A1. DIMENSION « PLUS UN »


En compagnie d’autres êtres comme moi,
vraiment rien n’est impossible.
Dansons ensemble en cercle,
formons un zéro parfait -
un ensemble vide de nous.




A1.1. ENCORE UNE EXPERIENCE DE PENSEE

A1.1.1. DIMENSION UN
Soit un point de dimension nulle entouré du vide, ou de l’espace sans aucune direction privilégiée ( 1.1.1.,  3.2.2.,  5.6.3. et  8.5 ). Admettons que ce point - une connaissance par rapport au vide-ignorance - évoque ou, encore, crée un autre point, son image, ou sa copie ( 1.1.1.). Observons les conséquences de cet événement.

- L’endroit dans lequel apparaît la copie devient spécifique, déterminé :
« une partie » de l’espace vide est occupée.
- Les deux points, le point initial et sa copie, tracent une direction ; émerge le concept d’un segment. La perfection du vide est « réduite ».

Une seconde copie du point, réalisée dans la direction tracée par le segment « point et sa première copie », ne réduit pas le vide de la même manière que la première copie, alors qu’un grand nombre de copies placées dans cette direction produisent une ligne droite. 

Une droite, une suite de copies alignées dans la même direction, par rapport au point de départ, est un monde - continuum - à une dimension. (8.9.1.)

 

NOTES :

  • Pour le point de départ, la création de sa copie représente la reproduction de lui-même.
  • La création de la première copie est la sélection d’une direction, est particularisation du vide, la génération de la conscience de séparation.
  • L’arrêt de la reproduction des points dans la direction « point initial et sa copie » est la limite de la droite - continuum.
  • Dans le cas de la densité non nulle du point de départ, son épaisseur, son imperfection ou, encore, sa non-linéarité, indiquent l’état de reproduction et montrent la présence d’une dimension supérieure.

 


A1.1.2. DIMENSION DEUX
Soit une droite, un monde à dimension un. 

- Où est ma dimension supérieure ? Où est la dimension deux ? se demande l’observateur - la droite. (6.3.1.)
- Pour la connaître, appliquez la recette discutée plus haut, faites une copie de vous-même.
- D’accord. Je la fais. Où placer la copie ?
- Hors de votre connaissance. Là, dans le vide, là où vous n’allez jamais, où votre connaissance n’est pas.

Le fait de se reproduire dans une direction non indiquée par la connaissance possédée crée un monde à dimension supérieure. Dans le cas de la droite, sa reproduction « parallèle » trace une surface, à dimension deux.

 

NOTES :

  • Si la droite est réelle, c’est son épaisseur, son irrégularité, sa déformation, sa non-linéarité qui indiquent la direction vers le vide, vers là où il faut chercher la dimension plus un.
  • L’imperfection de la droite est le début de sa reproduction, montre la naissance d’une copie.
  • Lors de la reproduction, la droite ( matière-connaissance ) évoque son image ( concept ) et la place hors d’elle.
  • La reproduction infinie de droites dans la même direction crée une surface.
  • La nouvelle dimension est dans une direction non-privilégiée.
  • Le vide autour de la droite indique la direction « plus un », dite - supérieure ( où des copies, évocations primaires - virtuelles - pourraient être faites ).
  • L’imperfection, la non-linéarité de la direction de reproduction de droites, font apparaître le monde à trois dimensions ; une surface.

 

A1.1.3. DIMENSION TROIS
Soit une surface.

- Où est ma troisième dimension ? se demande-t-elle.
- Elle est contenue dans l’imperfection de votre monde à deux dimensions.
- Quelle est cette imperfection ?
- Cela peut être l’irrégularité de la surface, son épaisseur, l’ondulation ou la courbure ou, encore, sa non-réversibilité. 

 

PENSEES :

  • La surface, à deux dimensions, évoque le concept d’elle-même et le place dans un nouveau domaine, à trois dimensions.
  • A ce stade, pourtant, il n’y a pas encore de monde à trois dimensions. Pour la surface, son image n’est qu’un concept, une virtualité.
  • Pour que le monde à dimension supérieure apparaisse, il faut que le concept évoqué soit réalisé, matérialisé, que s’instaure une réversibilité d’états. Et ce n’est que quand l’image de la copie est réalisée, et la copie - matière, connaissance - est unie à l’original, que le monde à dimension supérieure naît. En effet, le monde tridimensionnel est la réalisation des concepts évoqués par le monde à deux dimensions.

 

NOTES :

  1. La reproduction des individus particuliers d’un monde donné prolonge « l’existence » de ce monde, assure la continuité de sa dimension (8.9.). Ce n’est que la reproduction collective, une évocation unie d’ensemble d’individus, c’est-à-dire, de la totalité du monde, qui crée une nouvelle dimension. (12.4. note)
  2. Un individu-monde jeune (3.4.1.), faiblement déterminé, par exemple un monde formé de quelques points à peine, évoquera la dimension supérieure plus facilement qu’un monde « vieux », chargé de sa matière-connaissance résultant des reproductions multiples.
  3. L’erreur de la reproduction de volumes tridimensionnels doit faire apparaître le monde à quatre dimensions.

 

A1.1.4. DIMENSION QUATRE
Considérons notre propre corps, soit un objet à trois dimensions.

- Où est ma quatrième dimension ? nous demande-t-il.
- Elle se cache dans l’imperfection de votre monde à trois dimensions.
- Quelle est cette imperfection ? Qu’est-ce que l’irrégularité de mon espace ? Est-ce une « épaisseur » de chacune de trois dimensions ? Que faire ?
– Il faut que vous vous reproduisiez, que vous évoquiez le concept de vous-même, donc que vous créeriez une image de vous. 
- Bien. Je pense, je m’imagine. Je suis. C’est moi. Et ensuite ? Que faut-il pour que le monde à quatre dimensions soit ?
- Mais vous êtes déjà là ! Votre pensée, votre conscience de vous-même, résident, bien sûr, dans un monde à dimension « plus un » par rapport à la dimension du monde de votre corps.

 

NOTES :

Ce n’est que quand le concept évoqué est réalisé, quand il devient connaissance, que cette dernière peut évoquer un nouveau concept - observer la connaissance qui l’a créée ; la réversibilité des états naît.

Pour un individu habitant le monde à n dimensions, le concept qu’il crée, la pensée, résident dans un monde à n + 1 de dimensions.

Le nombre de dimensions d’un monde même est un concept, un artifice, une irrégularité, ou une question évoquée par une connaissance. La compréhension de ce concept, sa réalisation, augmentent le nombre de dimensions du monde, dans lequel cette connaissance réside.

 

A1.1.5. LE VIDE
Allons encore plus loin. Soit le vide.

- L’individu, le vide, se reproduit - crée un second vide.
- Que sont les « deux vides » ? Ou autrement, quelle est la dimension 
« plus un » du vide ? Où est-elle ?
- Elle peut apparaître lors de la reproduction.
- Quelle pourrait être l’imperfection de reproduction du vide ?
- Une seule : que le vide reproduit ne soit pas vide.
- Et qu’est-ce qui n’est pas le vide, juste après le vide ?
- Un point à dimension nulle - le séparateur de « deux vides ».

 


A1.2. LA SYMETRIE  (7.1.8)

En effet, le concept d’un point est une imperfection du vide, sa pensée. Ce concept réalisé est le point - la connaissance, la matière infiniment petite.
Le vide, se reproduisant, crée du vide. Et l’imperfection de cette création, le point, indique la direction que le vide prend pour atteindre le monde à dimension supérieure. Or le point, étant né de l’imperfection, ne peut jamais être parfait. En conséquence, les dimensions qu’il va engendrer par ses évocations, elles non plus, ne seront jamais parfaites et le nombre de dimensions de ses créations sera infini.

En d’autres termes, la reproduction, l’évocation de soi-même ou encore, la génération de la conscience de soi-même sont des tentatives de briser la symétrie-raison du vide relatif entourant l’observateur-connaissance.

- Le vide, symétrique, en se reproduisant, crée de l’asymétrie : vide - point.
- Un point dans le vide, l’imperfection de la reproduction du vide, celui qui asymétrise le vide, devient à son tour le centre d’une nouvelle symétrie.
- De même, une droite, un nombre infini de points reproduits dans la même direction, est un axe de symétrie. Cependant, comme dans le cas du point, la droite crée une symétrie ; d’un autre ordre que celle du point.
- Une surface, le résultat de la reproduction d’une droite, divise aussi le vide en deux parties symétriques. 
- Une sphère naît de la reproduction d’une surface. Et les surfaces font partie de lui.
- Chaque nouvelle symétrie est créée par la reproduction d’une symétrie d’un ordre inférieur et chaque symétrie contient toutes les symétries inférieures dont elle est construite ; la complexité croît.
- Chaque nouvelle raison est créée par la reproduction d’une raison d’un ordre inférieur et chaque raison contient toutes les raisons inférieures dont elle est construite ; la complexité croît.

- De la brisure de la réversibilité - symétrie - de la connaissance naît la pensée. Elle contient les éléments de cette connaissance. 
- La pensée, quand elle devient symétrique ou encore, réversible-raisonnable, quand elle obtient son propre présent-raison, s’identifie (8.7.5. Le Combat) à ce présent et, ensuite, se reproduit, s’évoque, crée sa pensée : l’on en est à la pensée de la pensée.
Sur la base des raisons-symétries réalisées, la pensée crée des nouvelles pensées, des nouvelles raisons. 

 

La symétrie et l’asymétrie, 
union et séparation,
raison et pensée, 
vrai et faux,
égalité et inégalité, 
plaisir et souffrance : 
des couples d’opposés liés dans l’observation réciproque, 
espérant trouver dans la quête de l’explicite 
l’implicite les transcendant :

La limite les séparant et les unissant.


 

 

A2. LA TRANSCENDANCE

L’union du fini divise l’infini.



A2.1. L’IMPERFECTION

A2.1.1. LA RUPTURE
Continuons l’expérience de pensée - la recherche d’une dimension supérieure par un observateur-modèle simple - commencée dans le chapitre A1.1. Analysant une droite, nous pensions alors, au point A1.1.2., que son imperfection indique le passage possible vers un monde à dimension « plus un ». Observons, à présent, comment naît l’imperfection d’une droite.
Si la droite (un continuum, chapitre 5.0.) est faite par les reproductions successives des points dans la même direction (A1.1.1.), une irrégularité de sa reproduction - une distance différente entre les points - produit une rupture ; une imperfection. Une rupture de la droite - un espace vide dans sa continuité - fait apparaître deux limites :


Imaginons que, sur cette droite, habitent des observateurs - points - qui se déplacent uniquement le long d’elle et qui, en conséquence, ne connaissent que la linéarité de la droite. 
Supposons que, poussé par la présence des autres, un observateur arrive à une limite : derrière lui - la pression du multiple (2.1.4. et 5.8.4.) - connaissance (la linéarité), devant - son opposition, le manque de connaissance - l’espace vide. 
C’est là, sur la pointe de la limite, simultanément sur la droite et dans le vide, à l’intérieur et à l’extérieur (1.2.4.) ou, encore, là où ni l’intérieur ni l’extérieur ne prédomine, qu’une nouvelle possibilité d’observation s’ouvre. En effet, l’observateur placé sur la limite et qui avait, quand il était à l’intérieur, le choix entre seulement deux directions pour se déplacer est, à présent, devant un nombre infini de directions à emprunter (1.3.1.). 

 

NOTES :

  • Une rupture de la continuité, l’irrégularité de la reproduction, créent pour cette continuité la condition de la limite : la conscience de séparation et la souffrance.
  • La limite fait partie d’un monde à dimension supérieure.
  • C’est à la limite que naît la pensée. ( 5.10.1.,  5.15.4. )
  • Une rupture de la continuité, une rencontre avec l’opposé, créent la virtualité de la transcendance des opposés - leur union dans la limite.

 

A2.1.2. LA DIRECTION DE LA TRANSCENDANCE 
L’état de dépassement de l’état dominant d’un observateur ou, encore, la recherche d’une dimension supérieure, nous appelons : état de transcendance ou, tout court, transcendance. (8.2.,  8.10.1. et  9.2.1.)
La voie de transcendance qu’adopte l’observateur varie en fonction du rapport intérieur (sa connaissance) / extérieur (ce qu’il ignore) (2.3.)
Observons l’effet de « transcendance » dans des différentes situations se servant, comme modèle, d’observateurs élémentaires.

 

A2.1.2.1. UNE DEMI-DROITE - la réduction de l’extérieur
La figure 10 montre l’évolution possible d’un observateur - une demi-droite - placé sur une surface à deux dimensions. 
L’on voit bien que ses intérieur et extérieur sont infinis, symétriques, 
« également » opposés, et que le dépassement à la limite ne se dirige ni vers l’un, ni vers l’autre : la transcendance prend la direction de la limite entre l’intérieur et l’extérieur (fig. 10a). 

A partir de l’état d’égalité, la réduction de l’extérieur, fait apparaître une deuxième demi-droite - la réplique de la première (fig. 10b). 
L’ensemble prend la forme d’une droite rompue. La rupture est formée par deux limites : A et B. Au fur et à mesure de la progression de la réduction de l’extérieur, l’on observe :

w L’extérieur de départ infini, prend l’aspect fini. (fig. 10b)
w Les deux limites (A, B) s’unissent et enferment une parcelle (mémoire) du domaine extérieur - Ext  (fig. 10c).
w L’intérieur (l’ex-demi-droite), à présent une droite, de caractère infini, devient une limite qui sépare la surface, où se déroule l’expérience, en deux nouveaux domaines INT’’ et EXT’’. (fig. 10d)

 

PENSEES :

  1.  L’union - annulation du fini - divise l’infini.
  2. La limite parfaite crée de la symétrie, de la réversibilité et de la raison.
  3. Ce sont les limites qui divisent un domaine en deux, trois, quatre et plus de parties. 
  4. La division, l’imposition d’une limite, créent le concept d’un nombre.
  5. L’union, la suppression des limites, annulent « le nombre », réduisent le multiple à « un ».
  6. La réduction de l’extérieur fait naître une copie de la demi-droite !

 

- En effet, comment, au départ, l’intérieur « sait-il » que, dans le vide, juste en face de sa limite, « est », un autre intérieur ? ( 7.1.6. ) 
- Dans ce monde, où règne la réduction de l’extérieur, ce n’est que la copie de l’intérieur, qui peut remplir le manque de cet extérieur.

- Que sont les dépassements ?
- Le dépassement ou, encore, la transcendance, est une image, une reproduction, une déformation, une projection de la connaissance, à travers le miroir de la limite, hors d’elle, dans une direction non-privilégiée. (A1.1.2.)
- Cependant, l’évocation de soi-même n’est qu’un concept, une énergie, un champ.
- Bien sûr. Le dépassement ou la transcendance sont des concepts. Et ce qui les différencie de la matière qui les a créés c’est la direction : le concept ne se dirige pas dans la direction indiquée par la connaissance (Pensées 3.6.1. et 5.15.4). 

 

NOTE :

Le dépassement n’est-il pas la création, par ce qui est « entier », de ses fractions - ses répliques ? Une fraction, est-ce la pensée d’un nombre entier ?

 

A2.1.2.2. LA RUPTURE D’UNE DROITE
La rupture d’une droite fait apparaître deux demi-droites ( deux intérieurs ) - l’une en face de l’autre - (fig. 10b) séparées par un espace extérieur : le cas considéré dans le chapitre précédent. 
Aux limites, les dépassements s’inclinent vers l’autre intérieur et, avec la réduction de la largeur de la rupture, l’angle de dépassement tend vers zéro. L’on pourrait dire ici que les deux intérieurs essayent de contourner l’espace de la rupture (fig. 10c) et tendent vers l’union, vers la restauration d’une droite, donc vers le rétablissement d’un état antérieur de continuité et de plaisir. En effet, une rupture nulle rétablit une droite, le dépassement nul.

 

NOTES :

  1. Une droite réelle, formée de points séparés (ruptures), devrait être entourée d’un champ de dépassement.
  2. Observant la réduction de la rupture, on peut penser que : 
    Les intérieurs « s’attirent » à travers l’extérieur-vide. 
    Les observateurs - intérieurs - sont attirés par le vide.
    Les intérieurs « infinis » sont attirés par une rupture « finie ».

 

A2.1.2.3. UN SEGMENT - l’expansion de l’extérieur
A partir de l’état d’égalité de l’intérieur et de l’extérieur d’une demi-droite (fig. 10f), l’expansion de l’extérieur ou, encore, de l’énergie, fait apparaître sur la demi-droite une copie de sa limite. L’on assiste à la création d’un segment. Le segment - une fraction d’une droite - représente un intérieur délimité par deux limites exposées à un extérieur infini (fig. 10g)
Sous la pression de l’extérieur, les dépassements aux limites s’inclinent vers l’intérieur. Et si les réalisations des dépassements sont faites, elles, la matière venant d’un monde à dimension supérieure, se superpose sur les originaux qui l’ont évoquée : apparaît l’épaisseur. Avec la réduction de la longueur du segment, l’intérieur, entouré par ses copies, s’enferme pour devenir, quand la longueur du segment devient nulle, un point.

 

NOTES : Sous la pression de l’extérieur :

  • L’observateur reproduit sa limite - les limites de l’intérieur se rapprochent. L’infini local est transformé en fini (la nouvelle limite).
  • L’intérieur-matière « s’attire » lui-même, se replie, s’effondre ou bien, autre interprétation, se sépare de l’extérieur.
  • L’extérieur - énergie-champ - croît.
  • Le segment, l’intérieur-matière, devient un point dont l’intérieur contient la matière de l’ancienne limite. (fig. 10h)

 

PENSEES :

  • Avec l’enfermement d’une rupture ( la conscience d’union ), l’énergie-extérieur est captée et piégée à l’intérieur de la droite - à l’intérieur de la matière.(fig. 10c)
  • Si les deux extrémités d’une droite infini s’unissent dans l’infini, dans l’espace de la rupture d’une droite « rigide » l’on devrait observer « l’effet d’union des limites », des limites liées « par l’infini ».
  • La pression vers la limite de la rupture dépend, bien évidemment, du poids de l’intérieur-connaissance réalisée. Quel pourrait être ce champ qui règne à l’intérieur ? La rupture d’une droite n’est-elle pas sa « blessure » ?

 

NOTES :

  • Un segment peut être considéré comme une « rupture-matière » d’une droite virtuelle, d’une « droite-énergie » (fig. 10n) ou, encore, comme la pensée de cette droite.
  • De même, la rupture d’une droite-matière, peut être vue comme « un segment-énergie » virtuel, une partie d’une droite-énergie (fig. 10m), ou comme la pensée de la droite-matière.
  • L’union des dépassements d’un segment et d’une rupture (fig. 10o,p), l’union des opposés, l’un face à l’autre, mène à la formation d’une courbure locale - dimension plus un - par rapport à la linéarité de la droite.
  • En tenant compte des notes précédentes, un segment apparaît comme une partie séparée d’une droite rompue, ou comme la partie manquante pour qu’elle devienne entière, parfaite. 
  • Puisque la pensée transporte dans un monde à dimension supérieure, pour une droite rompue, sa pensée - le segment - lui donne l’image totale d’elle-même, où les limites de la rupture deviennent les limites du segment. De même, la pensée du segment observe la droite rompue comme sa propre image - dans le monde à dimension « plus un ».

 

  • La pensée produit l’image du « corps » vu à partir d’un monde à dimension supérieure.
  • Une autre idée encore : l’espace vide de la rupture d’une droite (fig. 10m) unit les deux demi-droites. Chacune des demi-droites pense que, « après le vide », il ne peut y avoir qu’un observateur semblable à elle ; chacune d’elles pense à la continuité, évoque sa réplique.

 

 


A2.2. EXPLICATION

Lors de nos expériences de pensée avec les observateurs élémentaires, nous observions les efforts d’un observateur de dépasser son système de référence, de transcender son état. Tout en restant dans le cadre de sa connaissance, nous étions obligés de se servir de tels concepts que : l’infini, l’expansion de l’extérieur, le dépassement ou autres. Or, si l’on transgresse ce monde, si l’on monte dans le monde à deux et, puis, à trois dimensions tout change, tout se simplifie. 
En effet, vu de là (fig. 10r), nous constatons que les différentes expériences de pensée avec la droite, la demi-droite et le segment n’étaient que des différentes façons - points d’observation particuliers - d’observer un objet (cercle rompu) résidant dans un monde à une dimension « supérieure ».
Ainsi, observant à partir du point DD (fig. 10r), nous avons vu une demi-droite. Observant à partir du point D, nous pensions à une droite ou à un segment et, regardant du point DR, nous observions une droite rompue.
Concluant, nous disions qu’évoquer les concepts ou, encore, réaliser des expériences de pensée est explorer une parcelle d’un monde à dimension 
« supérieure ». Certes, la conceptualisation est complexe, l’expérience pénible et parfois mène nulle part mais, parfois, elle réussit et l’on pénètre dans ce fameux au-delà.

 

PENSEES :

  • La réalisation du concept projeté par une matière, et la conscience d’union qui en résulte, ramènent le processus de transcendance au niveau de cette matière. Cette réalisation est le retour au nombre de dimensions qu’avait la matière au départ.
  • La réalisation de la pensée est la réduction du nombre de dimensions.
  • La reproduction d’un objet crée le multiple, un continuum d’un certain nombre de dimensions. Dans le multiple, chaque rupture - distance - entre les individus est, virtuellement, une nouvelle dimension.
  • Tout continuum, toute union, à cause de la reproduction de la multiplicité à l’intérieur de lui, exerce la pression de l’intérieur, ou « la pression de la matière » sur ses limites (5.3.).
  • La « pression de l’intérieur » d’un continuum est générée par les interactions de ses quanta (5.3.).
  • Le continuum, à ses limites, évoque une nouvelle dimension (5.10.).
  • La pression de la matière peut être considérée comme un champ agissant sur les limites (5.10.).
  • L’absence du champ ou encore, de la pression de la matière, rend impossible tout dépassement et toute pensée.