2.0 LA  REALISATION 

Le fait de vouloir connaître sa propre identité
de comprendre la nature de la conscience
n’est rien d’autre que la nécessité de se prouver que l’on est.


2.1. LA TRANSMUTATION

2.1.1. LA RELATIVITE DE L’OBSERVATION
Le processus de l’observation d’un objet est limité, puisque tout objet on considère, a priori, comme séparé des autres.
En effet, c’est la limitation, la sélection ou encore la détermination d’un objet d’observation parmi une infinité d’autres, faite par la conscience de l’observateur, qui crée le concept d’observation ( 1.1.1. note 1). L’observation est toujours relative à un domaine délimité par l’observateur.



2.1.2. OBSERVATEURS COMPOSES
L’on appellera « transmutation » le processus de conversion réciproque de l’observateur et de son objet d’observation. 
Cela dit, faisons « en pensée » l’expérience de transmutation de deux observateurs composés d’autres observateurs, que l’on appellera - éléments. Ces deux observateurs sont du type Cara-matière et Cara-énergie, ou plus brièvement : matière et énergie. Observons le processus de conceptualisation de la matière.



2.1.3. LA CONCEPTION EXTERIEURE ( fig. 2 )
Au départ, la matière dominée par le Concept d’Egalité, soit un milieu-intérieur monoconceptuel, est constituée d’un grand nombre d’éléments semblables qui s’observent. La communication s’établit uniquement entre les éléments les plus proches. Le milieu de la matière est « opaque », la vitesse de communication faible.
Dans ces conditions, la matière mène l’observation à l’intérieur d’elle-même, où le Concept d’Egalité est confirmé par l’observation d’égalité et, en conséquence, elle demeure immobile : il lui manque un concept ou un germe du mouvement conceptualisant (1.5.3.).

Cependant, une fraction de la matière, la couche limite - imperfection de l’état d’union - demeure en état de séparation : c’est celle qui communique avec l’extérieur, avec l’autre observateur - énergie. Et, c’est de l’extérieur, à travers la limite, que le concept opposé, l’énergie, le germe de mouvement et de séparation, peut pénétrer à l’intérieur de la matière et déclencher le processus de la transmutation. Si cela se fait, le développement du germe suivra le scénario de conceptualisation décrit dans les chapitres 1.2., 1.4 et 1.5.

 

 

PENSEES :

  • La séparation-conception de la matière résulte de l’acceptation, par elle, de son partage. C’est l’acceptation de la destruction partielle de son unité par une action-observation réalisée par l’énergie. La conception, la permission de se désagréger, de se désunir par une agression de l’opposé est aussi l’introduction de la partie désunie dans le domaine de l’agresseur.
  • Après la conception, les parties séparées de matière (des observateurs), étant dans le milieu opposé qu’est l’énergie, devraient montrer la tendance de retour vers la matière en état d’union. Car le concept de conversion en « son opposé », évoqué par un élément-observateur en état de séparation, sera la recherche d’un état d’union. ( fig. 2 )



2.1.4. PRESSION VERS L’EXTERIEUR
Le processus de conception peut aussi démarrer à partir d’un germe - concept opposé - contenu dès le départ ( l’on a vu dans les chapitres 1.2., 1.4, 1.5. ) dans la matière. Et alors, le développement de ce germe - imperfection - à l’intérieur de la matière, s’interprétera comme une expansion de la matière vers l’extérieur. 
La pression de l’unité vers l’extérieur, vers la limite, est l’expression de la recherche de séparation, de déplacement, est une expression du potentiel de conception contenu dans la matière-intérieur en état d’union.



2.1.5. LA CRISE
Observons, à présent, l’état de la transmutation quand la quantité de matière diminue. 
Les fragments de matière obtenus par l’énergie sont de plus en plus petits et parfaits ; la matière se perfectionne en réalisant le Concept d’Egalité, elle s’approche de l’état d’union parfaite, ne fait plus de tentatives de communication avec l’énergie. Au contraire, elle les évite, elle crée des limites, et elle se replie sur elle-même dans l’état d’union (1.4.3.). La matière arrive à l’état de crise de la perfection locale, à l’arrêt de la transmutation et de l’observation. 
Se défendant contre la conceptualisation par l’énergie, la matière devient le concept parfait de son intérieur - la mémoire de sa création. 
A ce stade, l’imperfection-ignorance de l’énergie est insuffisante pour continuer la pénétration à l’intérieur de la perfection-connaissance de la matière. Absorbant les déchets de la matière, l’énergie gouvernée par le Concept d’Egalité devient matière.

 

 

NOTES :

  • La crise de la matière est la réalisation de l’état de concentration parfaite et, d’un autre côté, elle est l’accomplissement de l’état de dispersion parfaite de l’énergie - son opposé.
  • L’état de crise, en l’absence d’un opposé suffisamment différent, peut durer une « éternité locale ».
  • La crise est l’état de l’opposition du parfait à l’imparfait, où la matière devient l’image-reflet opposée de l’énergie.
  • L’état de crise résulte de la conversion réciproque de valeurs opposées. 




2.1.6. L’EXPANSION
L’on retrouve la situation inverse quand la matière domine et que l’énergie est en retrait. Sous la pression-observation de la matière, l’énergie, se purifie, « se dématérialise ». Ses domaines, ses espaces, unis et convertis en matière, sont absorbés par la matière omniprésente (1). L’énergie devient parfaitement séparée, semblable au vide.
Son manque de concept - ignorance - « comment se protéger contre la conversion » atteint à la perfection. Elle devient l’image opposée de la matière, le vide.

 


(1) Les déchets d’énergie, très proches de l’énergie parfaite, absorbés par la matière réduisent considérablement la perfection de son union. Comment alors la matière peut-elle poursuivre sa quête de la perfection absolue ? Est-ce par l’absorption de déchets ? Mais comment le fera-t-elle ? En associant à chaque déchet une copie d’elle-même ? Et, ce n’est qu’alors que l’original de la matière, plus parfait que les copies, seul, se pourra, encore, perfectionner ?





2.2. LES ETATS PURS

2.2.1. LE FRUIT
L’on appellera « fruit » la réalisation d’une perfection locale qui ne peut plus être améliorée. Dans le cadre d’une transmutation, on distingue deux types de fruits: le fruit-énergie et le fruit-matière, le milieu et l’individu, l’inégalité et l’égalité, l’un opposé à l’autre.



2.2.2. FRUIT - MATIERE
Le fruit-matière est une accumulation locale de la matière-connaissance. Il est l’expérience filtrée, sélectionnée par le processus de transmutation des opposés. Le fruit-matière est une référence-connaissance qui informe comment organiser le futur afin qu’il ressemble au passé ; il est une recette pour la réalisation d’une nouvelle transmutation. Caractérisé par la réduction de la communication entre l’intérieur et l’extérieur, l’état de fruit-matière est l’arrêt de la conceptualisation du milieu. Aussi, la création de ce type de fruit est-elle la production d’un concept condensé, d’un modèle subjectif, qui contient en lui la connaissance nécessaire pour reproduire le milieu qui l’a produit. (0.1.2.)

Le fruit-matière peut être considéré comme un mouvement figé ou « immobile », ou plutôt, comme la mémoire d’un mouvement sous la forme de micro-mouvements indiquant comment diriger un macro-mouvement virtuel. Mis dans un milieu de mouvement désordonné, il dirigera l’énergie de ce mouvement afin de créer les mouvements correspondant « au concept du mouvement » figé dans sa structure interne.

Le fruit-matière est l’expérience - connaissance - acquise lors d’un, ou de plusieurs, cycles de transmutation.

 

NOTE :

  • La formation d’un fruit-matière se réalise au prix de la déconceptualisation ou de l’homogénéisation du milieu où il est créé. En conséquence, l’apparition des états uniformes, homogènes, monotones, témoigne de la naissance de structures conceptuelles ou de fruits-matières dans le milieu considéré.

 

2.2.3. MATIERE PURE
La matière pure, le fruit-matière parfait, sont une condensation localement infinie de la connaissance. Dans cet état, la communication avec l’extérieur est presque nulle : la matière pure est totalement isolée. Cet état d’absence de projection-observation vers l’extérieur résulte de la transmutation très faible, proche de l’immobilité totale.
En effet, la matière-connaissance dense inhibe toute relation. C’est l’immobilité et l’absence d’évocation. L’état de matière pure, l’union, exclut tout partage, toute participation, c’est l’état de l’observation de son intérieur. C’est un état dans lequel, d’un côté, la réalisation d’une nouvelle matière n’est pas possible et, de l’autre, la conceptualisation afin de produire l’évocation, afin de quitter l’état de fruit, ne démarre pas. La matière pure est un observateur en état d’énergie.



2.2.4. FRUIT - ENERGIE
Le fruit-énergie est l’image opposée du fruit-matière, il est la dispersion, le manque de référence et l’ignorance. Son contenu est déstructuré et ses éléments faiblement liés. L’état de fruit-énergie est l’arrêt du processus de déconceptualisation du milieu.
Le fruit-énergie est une référence-connaissance virtuelle. En effet, la création de ce type d’observateur est la production d’un milieu faiblement conceptualisé à partir duquel un modèle-concept, sous l’action d’un concept extérieur, peut être synthétisé. Le fruit-énergie peut aussi être considéré comme un milieu de mouvements désordonnés.

 

NOTE :

  • La formation d’un fruit-énergie se réalise au prix de la conceptualisation ou de la structuration d’une partie du milieu où il est créé. En conséquence, l’apparition des états cohérents, ordonnés, réguliers, témoignent la naissance de domaines homogènes ou de fruits-énergies.

 

2.2.5. ENERGIE PURE
La dispersion infinie de la connaissance, l’ignorance, la transparence à un degré tel que la communication devient omniprésente, la profondeur illimitée de l’observation caractérisent l’énergie pure.

L’énergie pure est un état de recherche de relation avec l’immobilité, avec un domaine en état d’attente, avec une matière. En l’absence d’immobilité, l’énergie pure étend le domaine de cette recherche jusqu’à l’infini.
Aussi c’est l’état où la conceptualisation en cours ne peut être arrêtée alors que la réalisation du concept créé ne démarre pas. C’est l’état d’inhibition du potentiel de réalisation. L’observateur, énergie pure, est en état de matière.



2.2.6. LE TRANSFERT
La pénétration d’un fruit dans un environnement de caractère opposé, où il pourra se développer, devenir un germe, on appellera - transfert.

Par exemple, le fruit-matière, transféré dans un milieu non-conceptualisé, vide de concept que porte le fruit, se développera, et, par une succession de conceptualisations et de réalisations, convertira ce milieu-énergie en matière. Si la transmutation aboutit à l’état de crise, le milieu modifié suivant le concept du fruit-germe devient, à son tour, un fruit-matière.

 

NOTE :

  • La résolution du conflit des états purs se réalise par le transfert d’un germe qui, dans des conditions favorables, peut initialiser une nouvelle transmutation.




2.3. LA CONSCIENCE

2.3.1. L’état de transmutation de deux opposés peut être caractérisé par la grandeur de leur conflit ou, encore, par leur rapport. En termes de connaissance, ce rapport réfère le connu à l’inconnu, ce qui est évoqué à la connaissance qui évoque. Ce rapport des opposés sera appelé : conscience. 
Pour un domaine donné, la conscience situe l’état de transmutation ; aussi est-elle l’indicateur de la « vitesse » de réalisation du processus de transmutation.



2.3.2. LES CONSCIENCES DE SEPARATION ET D’UNION (fig.6 et fig.7
Le cycle complet de transmutation : « matière - énergie et énergie - matière », est une suite de deux types d’états de conscience :

 

MATIERE  
CONNAISSANCE  
INTERIEUR 
SUBJECTIF 
ORDRE 
EXISTENCE 
TEMPS
( fruit-matière )

 ---->   conscience de séparation ----> 
       ( conceptualisation )      
  
  
  
  
  <--------- conscience d’union <-------
( réalisation, acquisition ) 

ENERGIE
IGNORANCE
EXTERIEUR
OBJECTIF
DESORDRE
ABSENCE
ESPACE
( fruit-énergie )

 

La phase de la transmutation, en cours de laquelle la matière est convertie en énergie, sera appelée état de conscience de séparation. Elle correspond à la phase active d’accès du cycle de l’observation (0.1. et 1.1.). La conscience de séparation atteint le niveau maximum dans l’état d’énergie et le niveau minimum dans état de matière.

L’évolution à partir de l’état d’énergie vers l’état de matière sera appelée état de conscience d’union. Cet état correspond à la phase passive de l’acquisition du cycle de l’observation (0.1. et 1.1.). 
La conscience d’union obtient la valeur maximum dans l’état de matière et la valeur minimum en état d’énergie.



2.3.3. L’ETAT DE SAGESSE ( fig. 6 )
Entre les deux états extrêmes ( matière, énergie ), survient l’état de transmutation où le rapport « conscience » atteint l’égalité. Cet état nous allons appeler « état de sagesse ».

 

NOTES :

  • Il y a deux façons d’atteindre l’état de sagesse : soit à partir de l’état d’énergie, donc lors de l’état de conscience d’union, soit venant de l’état de matière, donc en réalisant la conscience de séparation :
  1. Partant de l’état de conscience d’union, l’état de sagesse est atteint quand l’énergie créée est équivalente à la matière qui la crée, quand le concept évoqué correspond exactement à la connaissance qui évoque : c’est la perfection des opposés (1.4.2.).
  2. Partant de l’état de conscience de séparation, l’état de sagesse est atteint quand la matière créée est égale à l’énergie qui la crée, quand la matière réalisée est un reflet fidèle de son concept, sans erreur, parfaitement.



2.4. DESIR - PLAISIR 

En termes d’états affectifs de sensation ou d’émotion, nous associons la conscience de séparation à la souffrance, et la conscience d’union au plaisir. Puisque la souffrance et le plaisir font partie du cycle de l’observation, ils peuvent être produits aussi bien par l’individu lui-même que par une action d’observation venant de l’extérieur ( l’observateur ou l’objet d’observation ). Dans ce chapitre, nous considérons uniquement la séparation produite par l’individu lui-même ; c’est pourquoi nous la nommons « désir », et non souffrance.



2.4.1. DESIR ( fig. 6 )
A partir d’un état donné de sa conscience, l’observateur peut rechercher la perfection en se dirigeant vers l’état de sagesse, ou bien en s’éloignant de cet état. On appellera « désir » la tendance visant l’approche de l’état de sagesse relative.
Le désir est un vouloir, ou une nécessité, de quitter l’état donné et de créer un état opposé. Ainsi est-il un empêchement à la formation de l’état de fruit, à l’accomplissement du concept dominant. L’état de désir initie une nouvelle phase de l’observation.



2.4.1.1. DESIR DE SEPARATION 
L’observateur en état de matière tend vers l’état de sagesse relative par la production de la conscience de séparation ; en conséquence, l’on peut dire que son désir est un désir de séparation.
Le désir de séparation est pour lui un partage de la référence possédée, un vouloir de quitter l’immobilité et l’uniformité de sa connaissance. Le désir de séparation est l’état de conception : il est le développement du germe du concept opposé à l’état de matière. C’est une tendance à la réduction de la subjectivité par la division et l’expulsion de sa connaissance vers l’extérieur.
L’état de désir de séparation annonce le début de la phase active de l’observation.



2.4.1.2. DESIR D’UNION 
L’observateur en état d’énergie tend vers l’état de sagesse grâce au désir d’union et cela, en générant la conscience d’union. Le désir d’union est l’état de formation de la connaissance, de la matière, qui formeront une nouvelle référence - l’accomplissement de l’immobilité et de la possession.
Le désir d’union est un mouvement produit par ce qui est en état de séparation-énergie afin de réaliser une limite, un appui, un passé, une référence. En d’autres termes, le désir d’union est une tendance à transmuter l’absence en existence, est une voie de la création du temps subjectif. ( Les concepts de l’absence et de l’existence seront discutés dans les chapitres 3.1. et 3.2. ) 

La phase passive du cycle de l’observation débute par l’état de désir d’union.



2.4.2. PLAISIR
L’observateur quitte et s’éloigne de l’état de sagesse en réalisant l’état appelé - plaisir. L’état de plaisir est l’achèvement de la réalisation d’une phase du cycle de l’observation - passive ou active - commencée par l’état de désir.



2.4.2.1. PLAISIR D’UNION ( fig. 6 )
L’observateur qui, à partir de l’état de sagesse, tend vers l’état de matière, qui réalise le désir d’union, est en état de plaisir d’union.

La réalisation de cet état renforce la possession, mène à l’accomplissement de l’énergie et à la matérialisation de la connaissance. Le plaisir d’union est l’attraction et l’intégration des matières, la production du temps et du passé. C’est un état d’évocation réduite et de protection contre l’activité venant de l’extérieur.

Le plaisir d’union fait partie de la phase passive du cycle d’observation.



2.4.2.2. PLAISIR DE SEPARATION 
L’observateur qui quitte l’état de sagesse en se dirigeant vers l’état d’énergie est en état de conscience de séparation, état appelé : plaisir de séparation.
Le plaisir de séparation est l’accomplissement du désir de séparation, donc du concept projeté lors de l’état de matière.



2.4.3. LA BOUCLE D’OBSERVATION-CONSCIENCE 
La conscience de séparation est produite dans l’état de matière. Elle débute par l’état de désir de séparation, passe par l’état de la sagesse de séparation et se termine dans l’état de plaisir de séparation. L’état de plaisir de séparation aboutit à l’état de l’énergie. 

La conscience d’union est générée dans l’état d’énergie. Elle débute par le désir d’union, passe par l’état de sagesse d’union et se termine en état de plaisir d’union. Le plaisir d’union aboutit à l’état de matière.
L’état de sagesse est un état dynamique entre les états de matière et d’énergie; il est l’état où le désir et le plaisir s’annulent.



2.4.4. LA BOUCLE DE L’EXISTENCE
L’observateur qui répète la boucle d’observation-conscience, dont il vient de terminer, qui retourne dans ce qu’il a déjà réalisé, entre sur la voie de reproduction, s’engage sur la voie de l’existence.
C’est la voie de formation et de consolidation de ses états limites - matière et énergie - , donc, nécessairement, la construction d’un foyer d’observation stable, un individu.




2.5. PERFECTIONNEMENT ( fig. 8 )

L’observation, qui mène à la réalisation de l’état dominant de l’observateur, sera appelée : perfectionnement d’état.
Le perfectionnement d’état est une tendance de l’observateur à approfondir, à accomplir totalement son état actuel, à atteindre l’état pur : il l’éloigne de l’état de sagesse relative.



2.5.1. PERFECTIONNEMENT D’UNION OU EFFONDREMENT
L’observateur en état de matière s’éloigne de l’état de sagesse par la génération de la tendance qui sera appelée : perfectionnement d’union.
Le perfectionnement d’union est la production du désir d’union et, en conséquence, de la conscience d’union, à partir de la connaissance étant déjà dans cet état. C’est un accomplissement total, un renforcement de la référence possédée et de l’existence, donc un renforcement de la limitation qu’est la subjectivité. Etant producteur d’union, constructeur de limites, le perfectionnement d’union renforce la séparation de l’observateur de son milieu.



2.5.2. PERFECTIONNEMENT DE SEPARATION OU ECLATEMENT
L’observateur en état d’énergie, la connaissance en état de séparation, en augmentant sa division grâce au désir de séparation, produit l’état de perfectionnement de séparation. Dans ce cas aussi, la génération de la conscience de séparation éloigne l’observateur de l’état de sagesse, accentue son déséquilibre relatif.
Le perfectionnement de la séparation est l’effacement de la subjectivité, la réduction de la limite et, pour cette raison, il mène vers l’union avec l’extérieur.



2.5.3. QUITTER LA BOUCLE
Les états de perfectionnement, représentent des tentatives de l’observateur, pour quitter la boucle de répétition des cycles observation-conscience (2.4.4.). Ils sont des recherches de la modification de sa connaissance ou de son ignorance, de la souffrance ou du plaisir, par le renforcement ou par l’effacement des limites de cette boucle. Apportant du nouveau dans la boucle de l’existence, ils sont créatifs.

Cependant, si les perfectionnements d’état sont répétés, ils deviennent des boucles de perfectionnement qui, elles, peuvent à leur tour devenir une nouvelle boucle d’existence, déplaçant ainsi l’état de sagesse de l’observateur. 

 


NOTES :

  • Les boucles de perfectionnement d’état sont toujours plus extrêmes, plus petites ou plus larges, que la boucle de l’existence à partir de laquelle elles sont produites ( fig. 8 ).
  • Le perfectionnement d’état peut être considéré comme l’inversion des phases de l’observation. En effet, l’observateur en état de matière qui évoque le désir d’union envers un objet d’observation réalise la phase d’acquisition, sans que la phase de conceptualisation ait lieu. De même, une conceptualisation à partir de l’état de conceptualisation est la phase active d’observation non précédée par la réalisation de la connaissance (0.1.1.).
  • Une autre façon de voir le perfectionnement d’état est de dire que l’observateur considéré est l’objet d’observation d’un autre observateur extérieur, ce qui expliquerait l’inversion des phases. 

 

 

 


2.6. LA COMMUNICATION

2.6.1. RELATIVITE DE LA CONSCIENCE
L’apparition d’un foyer en état d’union, à l’intérieur d’un observateur du type milieu ou énergie, peut être considérée comme une augmentation locale de la densité d’éléments-observateurs survenue à la suite d’une observation réalisée par cet observateur. La tendance à la formation de groupes unis à l’intérieur de lui est la voie de la diversification des distances entre ses éléments donc, elle crée, pour cet observateur-milieu, de la conscience de séparation. Cependant, au niveau de l’observateur qu’est le groupe particulier, le même processus, le processus de son assemblage, produit de la conscience d’union et du plaisir.
La conscience de séparation à un niveau donné de la transmutation est accompagnée de la conscience d’union au niveau opposé, et vice-versa.



2.6.2. LES GROUPES
L’union dégage l’espace, crée du vide, permet aux éléments formant la limite du groupe en état d’union d’entrer en communication avec des éléments n’appartenant pas à ce groupe, et se trouvant à des distances inaccessibles pour eux, avant que le groupe ne se forme ( 2.1.3. La conception extérieure ).
Toujours est-il, que les éléments en état d’union à l’intérieur du groupe, ne communiquent qu’avec d’autres éléments du même groupe. C’est la limite-conscience du groupe qui communique avec l’extérieur, exprime l’état de connaissance de l’intérieur, crée de la conscience.



 

2.7. LE  MULTIPLE  ET  L’UN

2.7.1. LA SEPARATION SYMETRIQUE - DISPERSION
La séparation uniforme, sans production d’unions partielles, est une dispersion ; elle est l’augmentation des distances entre tous les éléments. Ne créant pas de singularités, elle réduit la communication entre les éléments. C’est le cas de la destruction de l’ensemble du milieu dont les éléments, grâce à l’affaiblissement des liens, acquièrent le potentiel d’établir la communication avec les éléments-observateurs en dehors de ce qui était ce milieu.
La dispersion est une recherche de communication au-delà de l’identité. Elle permet des relations qui ne sont pas possibles dans l’état concentré. Cependant, une dispersion est aussi la destruction de l’identité. A la limite de la dispersion, la communication entre les éléments cesse et chacun des éléments devient unique, isolé des autres. Dans l’espace vide, il devient une singularité.

Le « un » devient « multiple un ».



2.7.2. L’UNION SYMETRIQUE
L’augmentation de la densité sans différentiation, l’union sans séparation en fractions, l’union symétrique, réduisent les distances entre les éléments et, en conséquence, perfectionnent leur communication.
L’état d’union parfaite est un contact direct où tous les éléments communiquent simultanément entre eux, mais uniquement entre eux. Dans cet état, c’est l’ensemble des éléments du groupe qui devient une singularité !

Le multiple devient « un ».

Or, le nouveau « un », l’observateur en état d’union, est le support de communication pour ce qui, dans son milieu, n’est pas en état d’union. En effet, la communication-observation se réalise par intermédiaire des observateurs en état d’union par rapport à l’état de base de l’observateur.

 

 

 

2.8. INDIVIDU

2.8.1 Un groupement dans un milieu de chaos crée, à la limite du groupe et du milieu, nous l’avons vu, une singularité. Ce groupement, l’union d’éléments séparés du milieu, on l’appellera - individu.

De la part de l’individu, sa singularité se détermine en premier lieu sous forme de concept d’être uni, d’avoir un intérieur, d’être pur et sans déformation par rapport au chaos extérieur. Cette détermination, dans le contexte du milieu, nous l’appelons - conscience d’union. En second lieu, le même individu, à cause de son union, se considérera séparé de l’extérieur, du milieu chaotique, et nous appelons cette considération : conscience de séparation.
Ainsi, l’individu, la matière unie, crée son Concept de Réalité, de réalité d’union intérieure et de séparation extérieure.



2.8.2. ETATS DE CONSCIENCE
Considérons deux observateurs différents et un objet dans leur champ d’observation. En quoi consiste l’observation ? En quoi diffèrent leurs états de conscience ?
Celui qui focalise son Concept de Réalité sur un objet donné, qui limite son champ d’observation à cet objet - détermine, fait un choix. Sa conscience en état d’inégalité concentre son « attention » sur l’objet observé, fait sélection.
Par contre, celui qui projette son Concept de Réalité sur un grand nombre d’objets n’observe pas un objet déterminé, il observe tous les objets du milieu. Sa conscience est en état d’égalité.



2.8.2.1. LA CONCENTRATION
La concentration est un renforcement de l’union de l’observateur-individu avec un objet extérieur particulier et, par ce fait, une réduction de son union avec d’autres éléments de l’environnement. L’observation ou concentration parfaite est alors l’inclusion-union d’objet dans la connaissance de l’observateur et est, en conséquence, la séparation de cet objet du milieu extérieur. Le pouvoir de concentration dépend de la capacité d’union des éléments constituant la connaissance de l’individu donné.



2.8.2.2. LA DISPERSION
Une matière non unie, fractionnée en multiples groupes, ressemble au chaos de l’extérieur. Son degré de concentration est faible, les groupes-unions particuliers ne s’unissent pas et chacune des fractions projette son propre Concept de Réalité. La matière dispersée produit une faible détermination et, en conséquence, une faible « conscience d’être ». C’est un état de consciences multiples et simultanées. A la limite de la dispersion, la différence entre l’observateur et l’environnement s’efface - il n’y a plus d’observateur. L’état de dispersion équivaut à l’état d’énergie.

 

 


2.9. L’OBSERVATION CONTINUE ET DISCONTINUE

2.9.1. OBSERVATION CONTINUE
L’absorption ou l’élimination uniformes et progressives de la matière dans toutes les directions sont les réalisations de l’observation dispersée, non sélective, donc gouvernée par le Concept d’Egalité. 

Ce type de l’observation, appelons-la observation continue, est la manifestation du transfert de connaissance-référence dans le domaine proche de l’observateur où la communication réciproque n’est pas rompue ; en conséquence, on peut la considérer comme une observation à courte distance.

L’observation continue, le transfert local de la connaissance, engendre le temps local ; elle mène à la mutation lente de l’état de l’individu. Etant la même dans toutes les directions, l’observation continue est caractérisée par la présence de phénomènes de répétition et de reproduction des situations. L’observation continue engendre la régularité et la continuité, elle est la conversion de l’espace objectif en temps subjectif.

Le domaine de l’observation continue est dominé par l’ordre, la certitude et l’existence : le futur est prévisible car comparable au passé.



2.9.2. OBSERVATION DISCONTINUE
En revanche, l’acquisition ou l’expulsion brusque des agrégats d’éléments dans une direction privilégiée sont une observation sélective et discontinue, sont une concentration, sont donc, la réalisation du Concept d’Inégalité.

Ce type d’observation est un transfert de la connaissance-référence en dehors de la zone de l’observation continue. Elle est donc une observation à longue distance. Puisque le déplacement concerne des agrégats d’éléments unis, l’observation discontinue produit un brusque changement du rapport matière - référence et, en conséquence, un saut d’état de conscience de l’observateur.

Aussi crée-t-elle du chaos, engendre le hasard, modifie l’ordre et le temps local, mène à l’évolution rapide ou à la destruction de l’observateur. Etant unidirectionnelle, l’observation discontinue n’est pas répétitive : elle est unique, dominée par l’absence et localement imprévisible.








PENSEE :

  • Les perfectionnements d’états, l’effondrement et l’éclatement (2.5.), ne sont-ils pas des représentations de l’observation discontinue ?