A3. LES COUPLES



L’irréversible et l’ignorance sont séparation.




A3.1. LE MODELE D’UN COUPLE

Le modèle d’un couple est simple : deux individus liés par une voie de communication.

D’un côté, la connaissance, la matière, l’union (R) de caractère « réalisateur » (7.3.) et, de l’autre côté, l’ignorance, l’énergie, la séparation (P) de type « penseur » (7.4.). Les éléments absurdes - réalisateur et penseur - sont liés par la raison.



absurde          raison        absurde

R                  P
O---------<

matière 
connaissance 
synthèse 
immobilité 
femme 
Réalisateur
énergie
ignorance
analyse
mouvement
homme
Penseur



Dans cette structure, le réalisateur est la matière transcendantale produite par le penseur, et le penseur - la pensée réalisée du réalisateur. A travers la voie réversible de la raison, l’un se transcende et devient l’autre. 

- Mais, alors, comment se fait-il que les pôles R et P ne s’unissent pas ? Qu’ils ne deviennent pas « un » ? Qu’ils restent différents ? Opposés ?
- Ils ne s’annulent pas car la raison qui les unit n’est pas parfaite - elle est « réelle ».

- Dans le contexte de ces observations, le modèle d’un couple prend l’aspect d’un conducteur - raisonnable, ayant une réversibilité limitée - aux limites duquel apparaissent deux pôles opposés ; matière-connaissance et énergie-ignorance ou, encore, la subjectivité et l’objectivité locales, représentées respectivement par le cercle (R) et la fourche (P) .
- Peut-on dire que le subjectif (R) et l’objectif (P) communiquent grâce à la raison limitée ?

- Certainement. C’est l’imperfection de la voie de communication qui les sépare (14.1. Notes). C’est la raison imparfaite qui fait qu’ils « sont », qui maintient les opposés, « le duel ». (15.4.)
- Certes, ils « sont » car ils ne se connaissent pas parfaitement..

- Alors que la jonction - raison - parfaite les annule (1.1.3. Notes).
- Or, c’est l’égalisation de la connaissance et de l’ignorance, annulant les opposés, qui perfectionne la raison, la rend « lisse », permettant ainsi cette même égalisation.
- Donc, la raison ne peut jamais être parfaite.

- Qu’est-ce que l’égalisation de la connaissance et de l’ignorance ?
- La longueur et l’épaisseur du segment liant - raison - nulles.

- C’est-à-dire ?
- Un point.

- Un couple parfait ?



A3.2. RELATIONS DES COUPLES

A3.2.1. LA TRAHISON
Si la raison unissant n’est pas réversible, si l’imperfection - distance - est trop importante, chacun des partenaires du couple peut trouver une autre voie pour s’équilibrer : par exemple, entrer dans un autre couple ou, s’il ne trouve pas de partenaire - en créer un.


SCENARIO :

  • La matière (R), séparée de l’énergie (P), afin de s’assouplir, évoque et, ensuite, réalise sa propre énergie (P’) avec laquelle elle crée un couple.
  • L’énergie (P), séparée de la matière, afin de se fortifier, évoque et, ensuite, réalise sa propre matière (R’) avec laquelle elle crée un couple.
  • Si la raison liant le couple R-P devient l’irréversible, les éléments se séparent, deviennent des couples indépendants.
  • Les couples secondaires ( P’-R et P-R’ ) peuvent, bien sûr, manifester les mêmes tendances que le couple de départ.
  • On peut s’attendre, en conséquence, à la formation des « chaînes de couples » (figure 12).

 

PENSEE ERRANTE :

  • La recherche d’assouplissement se traduit par la déformation des éléments parfaits (pensée) : La connaissance, une sphère, deviendra irrégulière, alors que l’ignorance - le sans-forme - inventera l’ordre.

 


A3.2.2. LA RECONCILIATION DES TRAITRES
Il n’est pas dit que, si les partenaires trouvent des partenaires secondaires, le couple de base R-P est condamné à la séparation. Au contraire, puisque le R et le P cherchent des partenaires secondaires indépendamment l’un de l’autre, cette recherche peut assouplir l’opposition R-P « comme si » la raison les unissant devenait plus parfaite, ou réversible. Les raisons liant chacun des trois couples peuvent être, bien évidemment, différentes.

 

NOTES :

  • Si le couple se maintient, l’opposition R - P de départ est réduite.
  • Si un couple secondaire se sépare, l’opposition R - P croît et, avec elle, la pression sur la raison-limite de départ.
  • Le monde créé par la formation des couples secondaires est complexe et régi par des oppositions moins fortes que l’opposition du couple de départ. 

 

A3.2.3. LA CONSCIENCE DE SOI
- Nous soupçonnons que, pour le couple du chapitre (A3.2.1), lié par la raison-jonction imparfaite, il y a encore une autre solution.
- A quoi pensez-vous ?

- Nous avons déjà établi que chacun des pôles, dont le couple est composé, va chercher son opposé pour s’équilibrer. Et puisque, la raison - communication - les liant n’est pas parfaite, nous pensons que la matière (R) évoquera une pensée-énergie (P’) et l’énergie (P) pensera à une matière (R’) (fig. 12a). Les deux pensées seront projetées dans la non-raison, hors du couple, donc dans le vide ( une nouvelle dimension ). Et ces deux pensées R’ et P’, les deux matières transcendantales, étant opposées, formeront un nouveau couple-pensée (fig. 12b).

- Ça, c’est un champ fort ! (A2.3.2.2.)
- Pourquoi fort ? Les deux opposés sont toujours liés par l’infini. C’est tout à fait normal. Et ce processus n’est rien d’autre que l’évocation, par le couple de départ, de l’image de lui-même, de son double-copie (fig. 12c) ou, encore, l’évocation de la conscience de soi. 

- Pour que le couple soit ! (fig. 12c,d)
- Soit.

 

NOTE :

  • Puisque la communication entre les pôles se fait par la génération des couples secondaires, le perfectionnement de la raison-connexion du couple peut conduire à la formation des chaînes de couples. (champ de conception 5.12.1., champ de déchets 5.11.6.) (figure 12)

 

A3.2.4. ROMPRE L’ETAT DE COUPLE
Observons, pour que la boucle de notre expérience de pensée soit fermée, le couple, quand il montre la tendance à rompre son équilibre.

- Pourquoi casserait-il son équilibre ?
- Parce qu’il est en équilibre. Autrement dit, parce que ses limites opposées sont en état d’union.

- Mais c’est exactement l’état dans lequel il est arrivé après tant d’aventures décrites dans d’autres chapitres !
- Ne nous affolons pas. Notre raison réversible n’est que locale. Ailleurs, en dehors de nous, l’ignorance règne, magnifiquement irréversible.

- Soit, soit.
- Alors ?

- Etant équilibré par sa pensée, le couple peut « lâcher » un de ses noeuds, par exemple. Aussi, peut-il lâcher les deux noeuds, se diviser en deux individus séparés - déséquilibrés, casser l’état de couple dans lequel il est lié. 
(fig. 12f,g,h) 

 

NOTE :

  • Le modèle discuté du couple, n’est-il, plutôt, un modèle d’un « quantum de la raison » ?

 

 

A4. PENSEES  ERRANTES

 

  • Le plaisir résulte de l’accumulation de multiples petites souffrances, alors que la souffrance est causée par la perte d’un plaisir.
  1. Le plaisir - acquisition du multiple.
  2. La souffrance - perte de l’unique.

 

  • Le plaisir - acquisition de l’objectif.
  • La souffrance - perte du subjectif.

 

  •  Le processus de création des pensées exige des conditions adéquates pour que les liens optimaux, entre les éléments de la connaissance, puissent s’établir : 

    « Pour que la pensée naisse, il faut de l’espace ».

    « Pour que l’union de la pensée se fasse, il faut du temps ».






A5. QUI OBSERVE ?


Un observateur et un objet qui ne s’observent pas sont unis par l’infini (1.2.6.). Non séparés, ils sont en état de vide ou, encore, en état de « un » absurde. 

L’observation naît quand l’observateur crée la limite le séparant de l’objet qui, lui, devient son « extérieur » (1.1.1. note 1). Dans l’intérieur « un » de l’observateur (14.2.15.4.14.5.), à travers la limite « raisonnable », apparaît alors l’objet transcendant, le double symétrique (connaissance) de l’objet observé (ignorance) : « son objet, sa connaissance ». (5.19.1.15.5.) Et c’est le double de l’objet extérieur, la matière transcendantale (A2.4.1.) qui est vu, perçu par l’observateur.
Si le double de perception est placé dans la zone de « un », où la réversibilité de ce « un » n’est pas parfaite, le double devient irréversible, la mémoire, un nouvel élément de « un » intérieur en état de vide, uni sans l’observation avec les « autres éléments absents » de ce même « un ». 

A ce stade, en absence de l’objet extérieur, si l’observateur crée la limite autour du domaine irréversible (la mémoire de l’objet) il se séparera de lui ; le domaine (mémoire) deviendra son extérieur. 
A travers la limite créée apparaîtra l’observation locale et produira, par l’effet de transcendance, la symétrie (15.4.). Sur le fond neutre de « un » de l’observateur apparaîtra le double complémentaire de la mémoire irréversible, le concept qui assure la réversibilité, qui rend la mémoire « compréhensible » ou, encore, raisonnable. 

- Le double, créé dans la matière de « un », est-il la pensée de l’observateur ?
- Oui. L’imposition de la limite à un domaine engendre le processus de dualisation, génère le complément ; la pensée sélective au domaine choisi. (6.2.)

- Mais, qui fait la sélection ? Qui impose la limite ? Qui observe ?
- C’est, bien sûr, un champ extérieur aux éléments sélectionnés.
- Mais, au niveau de l’observateur, il n’y a pas d’un tel champ.
- Si. Nous savons que l’observateur composé, un observateur du type milieu, essentiellement en état de « un », dirige l’observation vers son intérieur. Son champ d’observation traverse donc les éléments qui le créent, et peut provoquer une sélection.

- Ce serait donc l’état de « être », de caractère « un », qui serait responsable de ce champ ?
- Sans doute. C’est l’état de « être » (12.0. et 14.0.) - l’expression unique du multiple - donc un champ concentré qui tombant sur un élément le sélectionne, le rend différent des autres.

- Et provoque ainsi sa limitation, la dualisation ou la pensée de cet élément.
- Oui. C’est le processus de transcendance, la création des états « absurdes » aux caractères opposés - connaissance et ignorance - à travers une zone de raisonnable, qui permet l’observation et la pensée.


 

 

A6. VERS LE HAUT


La reproduction ou la récréation de soi-même, la pensée, la création de sa réplique par l’observateur sont la séparation de sa matière, la conscience de séparation et la souffrance. Or, nous l’avons vu dans plusieurs chapitres, la reproduction est un mouvement vers le monde à dimension supérieure (plus un) par rapport à la dimension du monde qui se reproduit.
L’effort de dépasser son présent et sa raison, la séparation d’avec ce qui
« est » et la souffrance qui en résulte sont des tentatives d’atteindre un autre monde ou, encore, de ne pas être ce que l’on est. Et l’aboutissement de cette séparation, la dimension « plus un » réalisée est l’union - présence - de l’original et de la copie dans ce monde « plus un ». 


 

 

A7. VERS LE BAS


La présence dans le monde « plus un » est la présence de « deux », de l’original et de sa réplique-concept, de l’original et de sa pensée ; la conscience de soi. Le mouvement vers le renforcement de l’union de ces « deux » opposés, 
le désir d’union, la recherche du plaisir, sont des tendances de transcender 
le « présent de deux » par la voie de réduction du nombre des dimensions de ce présent.
L’aboutissement de cette quête d’union est le retour au monde de départ, la réduction de nombre de dimensions, la conscience d’union et l’état de plaisir.


 

 

A8. VERS LE VIDE


- Le monde d’union et de séparation, que nous avons observé dans les expériences de pensée décrites dans ce livre, est un monde parmi d’autres mondes.
- Il est notre pensée, notre réplique, la conscience de nous-mêmes.
- S’il en est ainsi, s’il est le présent ou une raison subjectivement réversible, il devrait être entouré de deux absurdes : connaissance et ignorance. Quelles sont-elles ? Comment les trouver ? Comment transcender notre monde ?
- Franchissez la limite de votre monde.
- Mais, où est-elle ? Comment le faire ?
- Nous l’avons dit maintes fois, il faut reproduire notre raison en dehors d’elle, l’appliquer dans une nouvelle dimension. Et alors, et seulement alors, quand nous atteindrons la perfection de notre reproduction dans le vide - l’on sera projeté. Où ? On n’en sait rien. 
Et là, au bout de la transe enivrante de notre raison, un autre monde nous attend, pas si plat que celui du départ.


 

 

A9. LE DEPART

La séparation et la souffrance sont indépendance et liberté.










NOTE :

  • Connaissance et Ignorance, le R et le P, Matière et Energie, Raison et Absurde, Lumière et Ténèbres, Andrzej eS et Cara, Plaisir et Souffrance, Union et Séparation, Vide et Intelligence vous remercient de votre aimable résistance dans le champ de cette quête, vous souhaitent « bonne route » et vous disent : 

    « A votre arrivée, il n’y aura personne. »