10. LA REPRODUCTION



10.1. REPRODUCTION DE LA CONNAISSANCE

PENSEES :

  1. Une connaissance, donc divisible, donc incertaine, crée un concept aussi exact, précis, sûr, que possible - pour que la réalisation ultérieure de ce concept produise une connaissance ressemblant à la connaissance initiale : pour que la nouvelle connaissance soit sa réplique.
  2. La connaissance - un observateur essentiellement en état d’énergie - incertaine d’elle-même, engendre une faible conscience de « être ».

 

NOTES :

  • La reproduction de la connaissance est la vérification et le perfectionnement de sa réversibilité - raison. Incertaine, elle oscille entre ses limites.
  • La transmutation connaissance/ignorance à l’intérieur de la zone de raison est parfaite. C’est aux limites de la raison qu’apparaît le conflit et, avec lui, l’observation « imparfaite » ou, encore, cognitive. (5.10.,  5.11.)
  • La confirmation - réussite - de la réversibilité engendre l’état de certitude et de plaisir.
  • Une connaissance donnée peut avoir un grand nombre de raisons différentes. La raison est locale, « subjective ».
  • On peut représenter la totalité des raisons d’une connaissance comme un espace ayant autant de dimensions que de raisons. Cet espace de raison peut être homogène, ou contenir des zones irréversibles ( Energie sur la figure 2 ). 
  • Les zones d’irréversibilité d’une connaissance, donc l’ignorance locale, peuvent être considérées comme des connaissances qui, atteignant les limites de leurs réversibilités, ne se laissent pas convertir en raison.
  • Une connaissance parfaite, ayant un nombre de raisons infini, est un espace « sphérique », ou une sphère au nombre infini de dimensions donc, un point. Dans ce sens, un point de dimension nulle est une « connaissance infinie ».
  • Une connaissance qui ne se reproduit pas, qui ne vérifie pas sa réversibilité est - ignorance ou, encore, concept.
  • Une connaissance qui, en vérifiant ses limites, ne peut pas les franchir donc, fermée à l’intérieur de la raison est, aussi, ignorance et énergie.
  • A ses limites, la raison est confrontée à l’absurde : ignorance ou connaissance relatives à elle ( 6.2. et fig. 9 ).
  • C’est la limite de la raison qui observe, qui réalise la cognition.
  • L’intérieur de la connaissance - raison réversible - est dominé par la « certitude » ; alors qu’à ses limites, elle est « incertaine ».
  • Le certain est à l’intérieur - l’incertain aux limites.

 



10.2. REPRODUCTION DU CONCEPT

- Ainsi donc, une connaissance qui ne se reproduit pas, qui ne vérifie pas sa réversibilité est - ignorance ou, encore, concept.
- Oui. Mais, comment le concept fait pour rester ce qu’il est ? Comment fait-il pour ne pas se reproduire ?
- L’observateur concept - le « un » indivisible -, ignorance, champ ou encore, absence - afin de ne pas devenir, afin de ne pas exister, évite l’imitation de lui-même, la création de son double, la reproduction de ce qu’il « est » : du concept. ( 3.1.2. ... la répétition de l’état réalisé, en créant de l’existence, la rend vulnérable à la perte de cet état singulier, donc rend l’existence sensible à la mort et au retour dans l’absence. Aussi 3.2.1. « Absence » ). Et comment le fait-il ? Si la reproduction est la création d’une réplique, la non-reproduction doit être la production de son contraire. En conséquence, pour maintenir son état de « être » ( et non pas l’état de « exister » ) le concept tend à la création d’une matière parfaite, sûre, cohérente, existante indépendamment de lui et capable de soutenir, grâce au effet de transcendance, son état de « être ».



NOTES :

  • L’état de « un » du concept, sa certitude d’être, sont maintenus par la création et la destruction de la matière-connaissance.
  • Le « un » ne peut être « un » que par rapport à ce qui « est », et par rapport à ce qui « n’est » pas.
  • Le concept engendre la conscience de « être ».

 



PENSEES :

Dans ce genre de réflexions, il suffit d’un petit rien, un petit changement du point d’observation pour que la pensée bascule dans l’état opposé, pour que la connaissance devienne ignorance ou pour que l’ignorance mute en connaissance. Et c’est alors que le tout s’écroule ou bien qu’une nouvelle idée émerge ; - souffrance ou plaisir - toujours relatives à ce point d’observation, à ce présent.

Le mouvement de la pensée, le pouvoir de séparer et d’unir les éléments qui sont observés, est la conscience. En effet, c’est elle qui crée et comble des fissures, des failles, y entre et en sort, se promène, se glisse sur la limite pour se donner la certitude de « être », par rapport à ce qu’elle crée et détruit.

 


PENSEES :

  • La mort est un concept créé par ce qui existe. L’absence ne connaît pas la mort : elle l’est.
  • En dehors de l’existence, il n’y a pas de mort.
  • L’existence est un concept créé par ce qui n’est pas, par la mort. 

 




NOTES :

  • Peut-on considérer que l’observation qui ne mène pas à la production ou au maintien de l’existence, initiée par l’observateur concept, est une antiobservation ?
  • L’on retrouve, dans le cycle de la reproduction deux tendances, ou deux forces : l’une qui mène à la reproduction de la matière et qui génère de la conscience d’union et du plaisir et l’autre, opposée, freinant la reproduction - la conscience de séparation. Autrement dit : une force stabilise et l’autre perturbe le stable.
  • L’observateur - concept - qui « ne veut pas » rester ce qu’il est - réalise une connaissance incertaine qui, elle, va le reproduire, donc le rendre existant, donc l’annihiler. En effet, la matière est créée par la destruction du concept, de l’énergie.
  • Mon corps - connaissance - est divisible. Mon « moi » - concept - ne l’est pas.
  • Les concepts s’observent en échangeant de la matière.
  • Les matières communiquent en échangeant des concepts.

 




PENSEES :

  • Les deux états, existence et absence, sont parfaitement équivalents dans leur opposition.
  • L’incohérence est un défaut de l’existence ; une cohérence dégrade l’absence.
  • L’incohérence est l’incertitude de l’existence. Elle est son concept, une nouvelle dimension.
  • La dureté du monde nous indique à quel point notre « créateur  » n’est pas.
  • C’est le doute sur la réalité de notre existence qui matérialise l’abstrait, « l’inexistant ».
  • Matérialiser l’absence - c’est relativiser notre connaissance.
  • Je ne me pose pas la question si Dieu existe. Ma question est : « Pourquoi je pense à lui ? »
  • Je crois en Dieu car cela rend mon existence supportable.
  • Croire en Dieu - assouplit l’existence et la raison.

 

  • Qui atténue ses certitudes - matérialise l’absent, crée.
  • Le concept parfait - est un concept irréalisable.
  • La connaissance parfaite n’est pas conceptualisable ou encore, elle est incompréhensible.
  • Le concept de Dieu est parfait, car improuvable.

 

  • Le concept parfait et la matière parfaite, opposés et séparés par une distance infinie sont en union, sont « un » dans le fini, dans la limite : ici, à cet instant.
  • La connaissance incertaine et le concept sûr sont « un ».
  • Le concept sûr transcendé, est matière.
  • Transcender l’incertitude de la matière est créer un concept.

 

  • Qui renforce l’existence crée de l’absent, pense, va vers l’abstrait.
  • Le concept parfait est indivisible, est « un ».
  • Le concept de Dieu réalisé ou, autrement dit, prouvé, n’est plus un concept, il est matière et connaissance parfaites.

 

  • L’état de « être » est non partageable, inséparable : car il est un concept - une énergie, une absence, une ignorance.
  • Le concept divisé devient matière et existence.
  • L’incertain, ce qui est séparable, sont matière et connaissance ; l’observable. 
  • En divisant la matière, l’on arrive à l’indivisible : la matière devient concept.
  • Une certitude, un concept, ne sont pas observables.

 

  • L’union des concepts, des multiples « être », des multiples certitudes, des multiples ignorances, la rationalisation de l’énergie, la synthèse, mènent à la création de la matière et de la connaissance qui, elle, engendre un nouveau concept, un nouveau « un ».
  • Pour diviser un concept il faut de la connaissance et de son incertitude.
  • Pour créer un concept il faut de la connaissance et de sa certitude.

 



10.3. DU REEL ET DU CERVEAU

Le multiple, les connaissances, observent le réel dont elles font partie et acquièrent des informations à base desquelles elles créent des concepts - hypothèses - de ce qu’il pourrait être, le simulent, le pensent. Pourtant, étant locales, elles n’observent qu’une partie du réel : leurs modélisations ne peuvent jamais atteindre la ressemblance parfaite. 
L’accumulation de la connaissance sépare ce qui est accumulé du reste du milieu : la connaissance constate qu’elle « est » différente du réel - extérieur à elle. Or, acquérant la connaissance sur le réel, elle forme sa propre connaissance à l’image de ce qu’elle observe : elle devient un modèle du réel, sa synthèse. Ce modèle - connaissance - engendre le concept de « un », semblable à celui que crée le réel.

Le réel est localement connaissance et globalement - concept. Globalement, il crée donc de la connaissance pour rester ce qu’il est et, localement, se reproduit.
Globalement, un observateur-concept en état d’énergie, « un », le réel dirige son observation vers l’intérieur de sa « globalité » ; globalement, il pense. Cependant, les éléments de sa connaissance dont il est composé sont en état de matière ; ils observent donc leurs extérieurs locaux. En conséquence, localement, le réel prend l’état de matière ou d’énergie, localement il réalise ou pense, crée ou détruit, existe ou absente, expérimente un plaisir ou une souffrance.




PENSEES :

  • La création d’une réplique est l’engendrement d’un individu double, d’un couple, d’une réalité. 
  • Le réel se reproduit en créant une infinité de ses copies - réalités (5.17.4.). 
  • Les couples, le multiple, la réalité, les effets imparfaits de la reproduction du « un » - observent, tendent approcher, simuler le réel, le « un », par lequel ils sont créés.
  • Le réel est ce qui est dévoilé (5.17.1.) - la réalité est subjective, intime, cachée, impartageable.
  • La raison et la pensée sont en état de couple.
  • « Je suis » est une pensée du vide.
  • L’union, l’annihilation du duel, donc de la réalité, sont la voie vers le réel, vers « l’un ».

 


 




11.0. CONCEPT ET CONNAISSANCE

Une chose, et l’état de cette chose, ne sont pas les mêmes choses.



11.1. « UN » « MULTIPLE »




11.2. LE TEMPS ET L’ESPACE

  • Le temps est un concept. Le temps parfait, non-séparé, est l’instant.

  • Le temps imparfait, divisé, devient matière, connaissance et plaisir.

  • Le temps des horloges n’est plus un concept : divisé, imprécis, il est une connaissance, une matière.

  • Le concept de l’instant, le plus sûr des concepts, ne peut être conçu que par ce qui existe.

  • L’instant est impartageable, il est un « quantum » du temps.

  • A la fin de l’éternité, est l’instant.

  • Ce n’est que dans l’instant que « Je suis ».

  • L’éternité, l’opposé de l’instant - est espace et absence. 

  • Le temps parfait - l’instant - engendre l’espace infini.

  •  Un point - un lieu sans dimension - un éloignement infiniment grand, sont la limite de l’espace.

  • Le point sans dimension est le quantum de l’espace.

  • L’espace divisé, partagé, est matière. 

  • L’espace infini, une distance infiniment grande, sont concepts et temps.

 

  • Une matière, une connaissance, la compréhension de l’espace, d’un lieu, d’un ici ne peuvent être réalisées que par une absence, que par un concept - donc en un instant.

  • L’espace occupé par les objets et le temps, divisé en passé et futur, est l’existence.

  • L’espace nul, un point sans dimension, seul, est l’éternité.

  • Le couple « instant-point » est « un ». Les multiples couples « instant-point » sont l’éternité et l’infini.

  • Le couple : le temps et l’espace imparfaits liés par l’observation et l’évocation réciproques font un, réel ou, encore, conscience.






Notre l’espace immédiat est à trois dimensions : x, y, z. Actuellement, dans les sciences, l’on considère que le temps est la « quatrième dimension » ; on parle du continuum espace-temps. Or, le temps est un concept. Nous pensons, en conséquence, qu’il sera plus général de dire : « espace-pensée ». En effet, le temps n’est qu’un parmi l’infinité d’autres concepts que la connaissance peut créer. (Annexe A2).


PENSEES :

  • Le concept du temps réalisé, le temps « compris », le temps-connaissance crée, avec l’espace x,y,z un nouveau référentiel qui, lui, engendre un nouveau concept, une nouvelle pensée, une nouvelle dimension.

  • L’espace-pensée nous proposons appeler « un espé ».

  • Dans l’instant, sans pensée, l’espé est l’espace.

  • Dans un point sans dimension, sans espace, l’espé est pensée.

 



11.3. CONSCIENCE

La certitude est un concept engendré par une connaissance 
en état d’incertitude.


- Le certain et l’incertain font, donc, conscience.
- Le certain est subjectif et synthèse. L’incertain - objectif et analyse.

- Le certain est-il vraiment une synthèse ?
- Oui. Le concept résulte de la synthèse - union - de multiples éléments. C’est leur synthèse, la certitude qu’ils « sont » ce lieu et cet instant, qui permet son état de « un ». C’est dans ce sens que le concept et le certain sont subjectifs.

- Alors que la connaissance est analyse.
- Oui. Elle divise l’uni et annihile le concept et sa certitude produits par cet état d’union. Ce qui en résulte n’a ni instant ni lieu, est infini et éternel - l’analyse crée le vide. Elle engendre des éléments qui, synthétisés, créeront un nouveau concept.

- Le certain et l’incertain font, donc, conscience.
- Oui. L’impression d’être et de ne pas être.

- Ma conscience d’être est la certitude que mon instant, cet instant, est dans ce lieu précis, dans un point.
- Ma conscience de « ne pas être » est l’incertitude, le doute que je suis un instant et un point. Elle est la certitude que je suis éternel et infini. 

Etant l’instant-point, je ne suis pas éternité-et-espace.
N’étant pas l’instant-point, je suis éternité-et-espace.