3.6. OBSERVATEUR COMPOSE : la suite de l’expérience d’observation

3.6.1. LA LIMITE ET LE CENTRE
Considérons un observateur composé de matière séparée en deux couches qui ont la capacité de transmuter. La couche limite est à la frontière de l’intérieur et de l’extérieur de cet observateur ; c’est elle qui communique-transmute directement avec l’extérieur. L’autre couche est le centre. Chacune des couches est un observateur séparé et demeure en état de communication avec la couche voisine.
Supposons qu’à l’extérieur de cet observateur apparaisse un objet inconnu. En réponse à la présence de cet objet, l’observateur-limite génère la conscience de séparation (3.4.3.). L’état de séparation dans la limite, par l’effet de l’opposition des consciences, (3.5.5.) produit l’état de conscience d’union dans la couche adjacente, dans le centre. En même temps, à cause de l’état de séparation, la couche limite crée-expulse une partie de sa matière vers l’extérieur. Le masque-concept est créé. Il a son origine dans la matière de la limite qui se trouve en état de séparation, alors que la couche plus profonde du même observateur, le centre, éprouve l’état de conscience d’union, le plaisir.

 

NOTE :

  • De même, la conscience d’union ou l’attraction créée au niveau du centre devrait produire sur la limite intérieur - extérieur une conscience de séparation, donc la répulsion d’une partie de la couche limite vers l’extérieur et, par conséquent, créer aussi un concept - masque-futur.

 

PENSEES :

  • Le concept (masque) est une partie de la connaissance mise en dehors d’elle, là où elle n’a pas le contrôle total, là où la réversibilité-union « passé-futur » n’est pas parfaite.
  • S’il en est ainsi, la déformation de la connaissance devrait produire un concept, donc un futur, donc une prévision.
  • Le masque est la pensée de la matière.



3.6.2. LE RETOUR DU FUTUR
Quand le masque est suffisamment éloigné de la matière, quand la conscience de séparation est réduite, quand il devient un objet isolé, quand il se reproduit (3.5.3) créant son propre masque-concept - il devient un observateur réalisé. Or, l’observateur réalisé est dans l’état de conscience d’union, et ce n’est qu’à ce moment-là qu’il commence à être attiré par la matière-source, elle aussi en état de conscience d’union de son centre.
Toutefois, dans l’attente du retour du masque, le centre en état d’union est sensible et attire vers lui tout objet - son masque présumé. Le centre attire les objets en état d’union ; le contenu, la matière de ces objets n’a pas d’importance.
Si maintenant l’on admet que l’extérieur contient d’autres observateurs
( notamment des objets inconnus qui, eux, ne peuvent être que des observateurs ), il peut arriver à notre centre d’attirer, et de s’unir, avec des objets qui ne sont point ses propres masques.



3.7. LE HASARD

3.7.1. LA MODIFICATION DU MASQUE
La réalisation d’un autre futur que celui projeté sous forme de masque, pour la matière-source, se manifeste comme « l’imprévu ».
Ce genre de réalisation est une union forcée, « non désirée », non précédée par la réalisation de l’état de séparation adéquat, c’est-à-dire, non précédée par la prévision de ce type d’union. 
L’une de causes du non-accomplissement du futur projeté est la perturbation du masque lors de son séjour à l’extérieur où, comme toute existence, il est soumis à l’observation. 
En effet, la modification du masque-concept est observée par son créateur comme un désaccord ou l’inégalité avec le futur projeté ; elle crée du conflit et est considérée comme une action due au hasard.
Or, la modification du masque, le « hasard » observé, résulte de la réalisation, par les observateurs extérieurs, de leurs masques-futurs particuliers.



3.7.2. IMPERFECTION DU MASQUE
Une autre cause de la non-réalisation du futur peut être l’imperfection du masque au moment de sa création. En effet, le masque-concept imparfait contient trop, ou pas assez, de connaissance pour pouvoir devenir une existence indépendante (3.6.2.). 
Un tel masque est irréalisable et, pour la matière qui l’a créé, il ne devient jamais une réalisation accomplie.



3.7.3. L’INTEGRATION DU HASARD
La matière, en attendant la réalisation de l’union avec son masque, étant en état d’attraction, laisse pénétrer dans son intérieur l’énergie-extérieur ; ce qui revient à dire qu’elle intègre l’imprévu ou le hasard. C’est dans ce sens que le hasard, toujours relatif ( sélectif ) au futur projeté, est subjectif.
Or, l’intégration du hasard à la place de la connaissance-existence virtuelle du futur-masque est une inversion des phases de la transmutation. En effet, dans ce cas, l’union et la séparation sont réalisées dans un ordre inversé, car l’intégration du hasard équivaut à l’intégration de l’absence, donc à la production de la conscience de séparation à la place de la conscience d’union.

 

NOTE :

  • Est-ce afin d’éviter l’observation-transmutation inversée et ses conséquences que l’objet d’observation devient lui-même observateur ?
  • L’arrivée d’un « faux » futur-masque inattendu durant la conscience d’union peut être considérée comme la cause de la transformation de l’état d’union en état de séparation.

 

3.7.4. L’OCCUPATION DE L’ESPACE
Le fait même que le masque-concept soit créé et qu’il occupe-subjectivise l’espace proche de la matière, empêche l’approche d’autres masques ( hasard ) produits par d’autres observateurs.

En effet, la présence du masque, l’occupation de l’espace par un futur, la génération de la conscience de séparation, limitent l’accès à la matière aux autres objets en état de conscience de séparation. L’état de conscience de séparation protège l’observateur contre l’intégration du hasard. Dans ce sens, le domaine de la conscience de séparation est un champ.



3.7.5. L’ALTERNANCE D’ACCES
L’existence, étant l’alternance des consciences de séparation et d’union, lors de la phase de conscience de séparation, passe par la période où le hasard a un accès réduit. 

La phase qui suit, la conscience d’union, une attraction et une accumulation des existences est, bien sûr, l’annihilation du masque et de la conscience de séparation et, en conséquence, elle est l’augmentation de l’accessibilité du hasard à la matière en état d’union.

La conscience d’union est un état de vulnérabilité au hasard, tandis que l’état de conscience de séparation protège du hasard en le déplaçant, avec le masque, vers l’extérieur qui en subit les conséquences.

 

 

PENSEES :

  • Un faible confinement du masque ne permet pas la formation d’une identité, d’une certitude subjective.
  • Un manque de prévision est une réalisation de l’absence parfaite, qu’est le hasard.La réduction du hasard se paye en accumulation de l’existence, en acquisition de l’ordre, alors que le gain en liberté est lié à la réduction de ce qui existe.
  • Le masque parfait, une copie parfaite, laisse peu de place au hasard. 
  • Le monde des observateurs simples (copies parfaites) est caractérisé par un haut degré de l’ordre-certitude local et par un grand désordre-hasard global. Le désordre-hasard objectif est créé par l’ordre-certitude subjectif.

 


NOTE :

  • La création d’un masque, la conceptualisation, la pensée, la séparation partielle de la matière qui aboutissent à la reprise de la partie séparée sont les reproductions, font prolonger l’existence. Par contre, la séparation qui n’aboutit pas à la reprise du masque-pensée mène à la destruction de la matière en division.

 

 


4.0 ETATS DE CONNAISSANCE

La foule - multiple -, n’a pas d’idées, 
mais elle suit les idées que lui donne l’individu - 
pourtant un élément de ce même multiple.




4.1. CONNAISSANCE REFEREE A L’ETAT DE SAGESSE

Existence ou absence, subjectivité ou objectivité, matière ou énergie, être, système, objet, idée, pensée, tout ce qui peut être conçu, et par ce fait limité, peut être considéré comme l’observateur Cara-matière ou Cara-énergie. 
Jusqu’à ici, nous avons discuté ces deux types d’observateurs opposés en termes abstraits. A présent, nous allons les considérer en se référant à leur état de sagesse relative (2.3.3.) et en leur associant des traits de caractère propres aux êtres humains.


4.1.1. En fonction des relations avec l’extérieur, l’attitude de l’observateur change, son intérieur - matière-connaissance - se déforme et mute. Or, les déformations de la matière-connaissance se produisent quand elle gagne ou perd de l’énergie-ignorance.

Une connaissance en état de cohésion accrue, qui se déforme peu lorsque son contenu en ignorance augmente, sera appelée « connaissance dure », connaissance en état de matière, ou individu. 

Dans le cas contraire, ce sera « une connaissance molle », une connaissance en état d’énergie ou, encore, milieu (3.6.1.).

Dans le cadre de cette proposition, les matières dure et molle sont des déviations de l’état de sagesse (2.3.3).

 


4.2. CONNAISSANCE MOLLE - ETAT D’ENERGIE

Comparé à l’état de sagesse, l’état d’énergie d’une connaissance, du point de vue de la structure des liens internes de ses éléments, est un état de cohésion relâchée, de caractère masculin. 
L’observateur en état d’énergie - le milieu - est dominé par ce qui est absence, incertitude, espace, alors que les traits caractérisant l’existence sont chez lui réduits. C’est à cause de ce déséquilibre, qu’il tend à établir des relations d’observation permettant la conversion de l’espace en temps-référence, la production de valeurs subjectives à partir du milieu objectif et, permettant, en conséquence, d’aboutir à un renforcement de l’existence.
De telles tendances ouvrent, pour la connaissance molle, la voie vers l’état de sagesse, et génèrent la conscience d’union.



4.2.1. LE BUT
Pour une connaissance molle, l’état de sagesse est un concept de « l’ordre relatif », est un compromis-optimum de l’état de sa connaissance ( dans ce cas, la cohérence accrue ) vers lequel il faut tendre, afin d’obtenir l’information-connaissance manquante, et concernant « le futur pas » de sa reproduction à réaliser. Pourtant, la perfection de la prédiction du futur dépend de l’état de la connaissance qui constitue l’observateur : une connaissance incohérente ne peut projeter qu’un futur « à peine réalisable ».



4.2.2. LE MASQUE-PENSEE
La connaissance molle, fragmentée dès le départ, se divise facilement. La prédiction-création du masque-concept est aisée, et la faible conscience de séparation qui en résulte n’est pas suffisante pour créer une conscience d’union dans le « centre », ou à l’intérieur, de l’observateur (3.6.).
Le masque ainsi créé contient des structures non voulues au départ de la division. De plus, il a le même caractère que la matière de base - il est construit à partir de la connaissance faiblement structurée, inaccomplie, dominée par l’incertitude.

D’un autre côté, au moment du retour dans la matière, un tel masque rencontre des difficultés d’intégration. En effet, à cause de l’absence-espace séparant en abondance, en raison des limites floues, l’union des connaissances molles ou vagues n’est pas manifeste, et la conscience d’union qui en résulte est partagée, non exclusive.
Dans le cas extrême d’une forte fragmentation, la limite entre la matière et le masque-futur s’efface, et l’on arrive à l’état de production de masque, donc à l’état de conscience de séparation, continuel. C’est un état de confusion de ce qu’est le masque avec d’autres objets-observateurs extérieurs.

 

NOTE : 

  • La prédiction de la connaissance molle va trop loin dans le futur, elle est irrationnelle. C’est dans ce sens ( à cause de son incohérence ) qu’elle ne se réalise jamais parfaitement. (2.9.2.)

 



4.2.3. LA CARACTERISTIQUE
Les traits caractéristiques de l’observateur en état d’énergie sont ceux d’un observateur du type Cara-énergie, observateur-absence, ou milieu. 

Les plus importants sont : 
- l’objectivité, la dispersion, l’incohérence, la confusion
- la transparence, la tolérance, la faible mémoire, la mobilité
- la projection exagérée du futur, l’excès dans l’évocation
- l’irrationalité, l’asymétrie, la pensée abstraite
- la masculinité, l’observation dirigée vers l’intérieur



4.2.4. TENDANCES
La tendance de l’observateur en état d’énergie vers l’état de sagesse s’exprime par la recherche de la consolidation de sa connaissance. C’est pourquoi la connaissance molle - milieu - se protège contre la progression de sa division et manifeste une recherche de réunion, de connaissance, de rationnel, de reproduction : elle tend vers l’état de conscience d’union. D’autres directions sont :
la construction-assemblage de références subjectives, la limitation de l’espace personnel, la synthèse et la réduction des relations.

 


4.3. CONNAISSANCE DURE - ETAT DE MATIERE

L’état de matière de la connaissance d’un observateur, par rapport à l’état de sagesse, est l’état d’union et de cohérence accrues, des éléments la constituant. 
L’observateur en état de matière, essentiellement de caractère féminin, est dominé par ce qui est existence, certitude et temps, alors que les traits de caractère d’absence sont réduits. 


4.3.1. LE BUT
Pour une connaissance dure, l’état de sagesse est un concept de l’état optimal ( dans ce cas, la réduction de cohérence ), vers lequel il faut se diriger grâce à l’élimination vers l’extérieur de la connaissance excédante, afin d’assurer l’amélioration du « futur pas » de sa reproduction à réaliser. En conséquence, elle tend à établir des relations d’observation permettant la conversion du temps en espace, permettant la destruction de valeurs subjectives et l’aboutissement à une diminution de l’existence.

De telles tendances, la voie de la connaissance dure vers l’état de sagesse, sont la génération de la conscience de séparation. L’individu réalise sa devise de « Rendre le monde semblable à son concept de réalité » par l’élimination de sa connaissance vers l’extérieur.
D’un côté, c’est la voie de la dégradation de l’existence et de la perte du temps subjectif. De l’autre côté, c’est l’acquisition de l’absence et de la liberté grâce à l’élargissement de l’espace.



4.3.2. LE MASQUE-PENSEE
L’élimination de la connaissance en excès vers l’extérieur se fait par la séparation-production d’un masque et, comme nous l’avons vu, la qualité du masque, et donc la qualité de prédiction du futur, dépend de l’état de la connaissance-matière qui forme l’observateur.
Une connaissance trop cohérente ne peut projeter qu’un futur immédiatement réalisable, donc un futur qui diffère peu du présent. Une connaissance dure, d’une haute certitude subjective, s’oppose à l’introduction de l’incertitude à l’intérieur d’elle. En état d’union, elle se défend contre la division et ne permet pas la création d’un masque-prévision optimal. En conséquence, le masque produit est fort limité et dominé par ce qui est existence.

Ainsi, la création du masque-concept est difficile, et la faible conscience d’union au moment de son retour qui en résulte, n’est pas suffisante pour produire une conscience de séparation à l’intérieur de l’observateur.
Dans le cas extrême d’une forte cohérence, la distance entre la matière et le masque-futur est faible, et l’on arrive à l’état sans production de masque, donc à l’état de conscience d’union, continuel.



4.3.3. LA CARACTERISTIQUE
L’observateur en état de matière est déterminé par les traits dominants caractérisant l’observateur-existence, Cara-matière ou, encore, l’individu. 

Parmi les traits les plus marquants on relève :
- la subjectivité, un faible espace occupé
- la bonne mémoire dominée par le passé, la certitude
- le devoir, le despotisme, l’intolérance, la rationalité, la symétrie 
- la féminité
- l’observation dirigée vers l’extérieur
- la résistance et la précision, 
- l’immobilité, l’inertie, la lenteur