1.4. UNION

1.4.1. LE SANS-REFERENCE
L’observateur créé par la réalisation du Concept d’Egalité observe, finalement, une égalité. Il arrive à l’état où tout, ce qui était disponible comme extérieur, est déjà modifié à son image.
L’état d’égalité est l’épuisement de ce concept, est l’accomplissement de la référence conduisant à l’égalité, est donc un état où l’intérieur et l’extérieur sont égaux et l’identification avec l’un ou l’autre perd le sens.

Cependant, c’est cette même réalisation qui est la limite de cet état. Car, en l’absence de référence (annulée par son opposé), l’imperfection - le résidu d’inégalité - (extérieur non converti) prend la fonction de référence et devient le Concept de Réalité, ou germe d’inégalité.



1.4.2. L’UNION PARFAITE
En fait, c’est un stade où l’observateur est devenu un « milieu d’égalité parfaite », autonome et entouré d’une couche de germe-limite d’inégalité, qui ne fait pas partie de l’égalité. Appelons cet état - union.
L’intérieur de l’observateur-union est formé par le couple formé de l’ex-intérieur et de l’ex-extérieur, y compris la limite les séparant. 
L’imperfection de cet observateur est la mémoire de l’état antérieur d’accomplissement du Concept d’Inégalité, la mémoire de participation à la connaissance dispersée. Cette mémoire du non-spécifique, du vide, est présente sous forme de limitation-séparation de l’intérieur-union de l’extérieur qui, lui, ne participe pas à l’état d’union de l’intérieur. (1.2.7., 1.3.3.)

L’état d’égalité absolue, l’union parfaite, est la séparation absolue entre l’intérieur uni et l’extérieur : pour l’intérieur uni, c’est l’état de vide d’union, (fig. 1) alors que, pour l’extérieur, c’est l’absence de l’observateur (1). Au niveau de l’union même, dans l’intérieur uni, l’ex-intérieur et l’ex-extérieur ont cédé leurs fonctions et en sont devenus « les éléments » complémentaires qui s’observent réciproquement - chacun observe un opposé parfait (0.1.3.).

L’élément ex-intérieur projette sur l’extérieur son Concept de Réalité tellement parfait qu’il s’annihile lui-même, devient vide, alors que le concept projeté devient l’élément ex-extérieur. Ensuite, de la même manière, l’élément ex-extérieur se transforme en l’ex-intérieur (2). 

En d’autres mots, en état d’union, la connaissance d’un élément évoque une telle ignorance, que cette ignorance réalisée est égale à la connaissance qui l’a évoquée. Ou encore, autrement, quand l’un est immobile, son immobilité évoque une mobilité tellement grande, que cette mobilité réalisée devient immobilité (3). L’union est un état d’évocation réciproque. (1.2.5.)








(1) Ce n’est que l’imperfection de l’union intérieure qui se manifeste à l’extérieur sous la forme de l’observation, d’un vouloir d’améliorer la qualité de l’état d’union.
(2) L’état d’union peut être considéré comme une alternance-mutation des états d’intérieur et d’extérieur.
(3) C’est le germe-mémoire de l’état antérieur qui assure la continuité, ou encore, le synchronisme de l’identité de l’intérieur et de l’extérieur. C’est lui qui sait qui est qui dans l’état d’égalité d’union.

 


1.4.3. OBSERVABILITE DE L’UNION
L’observateur, placé à l’extérieur de l’observateur en état d’union, observe ce qui enveloppe l’unité, la limite-imperfection qui enferme l’unité de deux observateurs. Pour cet observateur, les deux opposés - le contenu de l’union - sont inobservables car, à part la limite avec l’extérieur, il n’y a aucune imperfection-observation qui puisse se manifester.

Ce n’est pas que les opposés n’existent pas - ils sont inobservables car inséparables, ils se cachent, ils protègent leur union moyennant le masque-concept de la limite. Or, c’est justement cela qui fait leur imperfection-erreur : la limite est observable et « trahit » la présence de l’état d’union.

Toute observation, perturbation, mesure, regard ou même évocation détruit l’égalité d’état d’union et fait apparaître l’observable, le visible, la matière, l’énergie - imparfait. (1.2.6.) L’union parfaite exclut tout partage, c’est un état exclusif ou subjectif.


NOTES :

  • L’union ne supporte pas l’observation. Et vice-versa, l’observation n’atteint pas l’état d’union.
  • La perfection de l’observation dans l’état d’union a comme conséquence l’absence de l’observation en dehors de cette union.
  • Ce qui est uni n’observe pas, donc ne crée ni ne détruit. Par contre, le partagé observe et agit.
  • Une Cara Parfaite, est-elle en état d’union ? (1.2.6.)
  • L’union est une observation exclusive de l’opposé.
  • Pour ce qui est uni, il n’y a ni limite ni mystère.
  • Le mystère est créé par la limite. Il est l’imperfection de l’état d’union.
  • L’imparfait manifesté et observable est créé par le parfait, inobservable, non-manifesté.
  • Imparfait et parfait, deux opposés, quelle est leur limite ?
  • En approchant l’union, l’imparfait, les déchets de perfectionnement, sont de moins en moins observables, car ils deviennent, eux aussi, unis, parfaits, à l’image de la perfection de l’état d’union qui se réalise.
  • L’union est l’absence de communication avec ce qui est extérieur à cette union.

 

1.4.4. DESTRUCTION DE L’UNION
Au moment de la réalisation de l’égalité d’union, c’est le concept-limite-déchet d’inégalité, le concept de l’un séparé, qui est l’observateur.
Et cet observateur, étant observable pour ce qui est extérieur à l’union, devient le germe-cause de la destruction de cet état.

En effet, l’extérieur duquel l’union s’est séparée, agit sur la limite d’union afin de la rendre observable et, finalement, afin de participer à l’union. Cette action d’observation déséquilibre l’état d’union et mène au développement de la limite-concept d’Inégalité. 
Or, ce développement est la récréation, à partir de l’état d’égalité d’union, d’un intérieur et d’un extérieur inégaux et, finalement, conduit à la production d’un nouveau milieu. ( Dans ce processus, la matière - union réalisée, évoque l’énergie - séparation. )

Pour l’observateur-milieu qui a déclenché le processus, le prix de l’observation-participation à l’état d’union est sa modification, son changement, l’acceptation d’un nouveau concept.

 

NOTES :

  • La création d’un concept est l’évocation d’une limite. La réalisation de ce concept est la matérialisation de la limite projetée et, en même temps, l’annihilation du concept.
  • L’évocation-séparation est la conséquence de la limitation imposée par un concept réalisé.
  • La réalisation-union d’un concept résulte de l’indétermination de ses limites, de son l’imperfection.

 

 

1.5. L’ENERGIE

1.5.1. ETAT D’ENERGIE
L’accomplissement par un observateur du Concept d’Inégalité, la réalisation de la non-limitation, du non-jugement, sont la réalisation de l’état de Cara-énergie ou de l’état d’énergie. C’est un état où l’intérieur de l’observateur occupe tout le domaine qui appartenait à l’ex-extérieur, avant que l’état d’énergie ne soit atteint.
L’extérieur de Cara-énergie est un endroit-point, une limite enveloppée par l’intérieur : l’extérieur se trouve à l’intérieur de l’observateur.

Une Cara-énergie, créée par la réalisation du concept d’illimité, est un observateur-milieu ; son identité est caractérisée par la dispersion de la connaissance, par la non-spécificité, donc par l’objectivité.
La seule spécificité, le « point » extérieur, est l’image opposée à 
l’homogénéité ou au vide de l’intérieur de cet observateur. L’énergie est un état de faible conceptualisation, de faible référence.



1.5.2. LA LIMITE DE L’ENERGIE
En effet, l’observateur-milieu constate que c’est lui-même qui remplit et connaît tout, qu’il est parfait sauf ce point « extérieur », un observateur inconnu, sa seule imperfection. Le point, la limite de Cara-énergie, est une limite-concept de sa perfection dans la production de l’inégal, la perfection qu’elle ne peut plus améliorer ; il est la mémoire-matière de l’état d’égalité.

Or, la mémoire, cette limitation-imperfection, est un observateur-germe d’égalité - une Cara-matière. Ainsi, pour Cara-énergie, Cara-matière inconnue se trouve à l’intérieur de sa propre identité-connaissance ; en conséquence, son observation est dirigée vers l’intérieur.

Un observateur en état d’énergie, une Cara-énergie est créée. Son identité, sa connaissance est la matière résultant de la réalisation du Concept d’Inégalité, alors que son imperfection est le désir de parvenir à l’égalité de l’état d’union.

L’énergie-milieu observe son intérieur, pendant qu’un élément faisant partie de lui observe ( vers ) l’extérieur. ( fig. 5 )



1.5.3. LA MATERIALISATION DE L’ENERGIE
Ainsi, l’observation de son intérieur est-elle un état d’énergie, de l’énergie considérée comme un état de dispersion de la connaissance réalisée dans un état antérieur de matière.
L’observateur en état d’énergie est isolé de l’extérieur, il est indépendant. Et, dans le domaine de son autonomie, il est objectif ; le seul concept-limite subjectif qu’il observe est contenu dans son intérieur. En effet, Cara-énergie, une identité-intérieur infiniment grande, ne peut observer que l’imperfection d’elle-même, « un point », une union, une Cara-matière ; or, l’observation modifie.
L’observation de l’imperfection-germe perturbe son état d’égalité-union, mène à sa division et, finalement, produit la contamination du milieu par le concept du germe (1.3.7.).

Le développement du nouveau concept conduit à la réduction de la dispersion de la connaissance du milieu, mène à son organisation suivant ce concept, donc mène à la création de la limitation et de la subjectivité - ce qui est en contradiction avec l’identité de ce milieu-observateur objectif. L’observation et le développement du Concept d’Egalité au sein d’un milieu d’énergie provoquent sa conceptualisation, alors que la référence, le germe qui cause la modification perd la perfection de sa connaissance concentrée et devient semblable à ce qu’est l’observateur-milieu. (1.3.6., 1.3.7.)

Ce processus de réduction de l’intérieur de l’observateur-milieu est un mouvement vers le spécifique, une réorganisation et une consolidation de sa connaissance dispersée.



PENSEES :

  • L’état d’énergie est un « désir » de se débarrasser de son intérieur-connu, sans limites ; un vouloir de le perdre, de le rendre inconnu, d’extérioriser les éléments de la connaissance possédée. Toujours est-il que cet état d’inégalité est maintenu par le manque de connaissance. En effet, il manque l’information « comment agir », il manque un concept pour résoudre le conflit. Et, c’est grâce à l’observation ( communication avec l’extérieur opposé - l’objet du « désir » ) du germe Cara-matière, que l’information nécessaire est obtenue.
  • L’observateur est en état d’énergie quand il lui manque un concept pour résoudre le conflit d’observation ( de son intérieur ).
  • L’état d’énergie - un état d’objectivité.
  • La matière : une singularité ou une subjectivité formée par la connaissance concentrée.
  • L’évocation de l’opposé, l’alternance intérieur - extérieur, mouvement - immobilité, la mutation de l’observateur Cara-matière - Cara-énergie, créent et annihilent l’énergie-vide et la matière-limite.
  • Il n’y a jamais ni vide, ni limite stable. L’un est virtuellement l’autre ; éternellement à la recherche de la référence parfaite (0.1.4.), ils mutent l’un en l’autre.
  • Il n’y a jamais d’immobilité absolue, ni de mouvement infiniment rapide, car l’un et l’autre ont toujours le souvenir de la réalisation d’un état opposé : il y a toujours un conflit entre l’observateur et l’objet qu’il observe, entre la référence et ce qui est référé.

 

 

1.6. RATIONNEL / IRRATIONNEL

1.6.1. INDIVIDU RATIONNEL
Cara-matière, un individu-connaissance ou, encore, un individu rationnel dit :



Dans le monde irrationnel composé d’individus rationnels où je réside, je suis créé par la confrontation d’observateurs inégaux et je suis, en conséquence, moi aussi, différent des autres. Je participe à l’inégalité de ce même monde.
L’image de mon visage est opposée à celui de mon créateur, à celui de l’irrationnel. Je suis dominé par l’égalité. Je suis rationnel, car quand mon créateur réalisait l’inégalité, moi, je m’opposais à lui : je réalisais l’égalité. Ainsi je puis dire : 

« Ce qui est en bas s’oppose à ce qui est en haut, pour faire le miracle de la conscience ». (1.3.5.)

Je suis donc un observateur qui réalise le Concept d’Egalité de mon intérieur et de l’extérieur et, c’est grâce à cela que je me sépare, que je deviens moi-même un monde irrationnel, car composé d’éléments rationnels qui me font et que je crée.

 

 

PENSEES :

  • Dans le monde d’inégalité, dans le monde de multiples identités inégales, la réalisation du Concept d’Egalité de l’intérieur-identité et de l’extérieur, donc la reproduction de l’identité, crée, localement, un foyer d’égalité, une singularité, un individu. Cette reproduction au niveau de l’individu est la répétition de la réalisation qu’il est lui-même ; est la répétition de sa présence.
  • Tant que l’observateur réalise le Concept d’Egalité, tant que son observation se dirige vers l’extérieur, il se place dans le monde du multiple. Il fait partie du monde irrationnel en tant qu’observateur Cara-matière subjectif ou, encore, comme individu rationnel. Le monde irrationnel est le domaine de la matière multiple, de la séparation et de l’analyse.
  • Ainsi, l’individu rationnel réside dans le monde irrationnel de l’inégalité, dans le monde qui est gouverné par le Concept de Réalité de caractère opposé au sien.
  • Cependant, le monde gouverné par le Concept d’Inégalité est lui-même un observateur, un individu qui observe son intérieur. Cet observateur est, à l’intérieur de son monde, objectif car, pour lui, il n’y a pas d’autre monde.
  • L’expression du Concept d’Egalité place l’observateur dans un milieu de l’inégalité, alors que l’expression du Concept d’Inégalité le met dans l’état d’égalité.

 



L’individu rationnel est construit essentiellement de la connaissance-expérience en état d’union. Ses relations avec d’autres individus rationnels consistent en l’observation des limites des autres, des limites qui cachent un intérieur inconnu. Pour lui, la cognition est l’observation de ce qui couvre et, ensuite, la possession de la limite observée, l’intégration de la peau-limite (1.4.3.). Et c’est toujours la possession de la peau seulement, car l’intérieur de l’individu rationnel, une fois dévoilé, se couvre de nouveau de peau-limite et ainsi de suite.
En fait, ce n’est pas l’autre, mais l’aspect que l’autre prend dans une relation, qui est observé. Ainsi, l’acquisition de ce qui couvre, de ce qui a la forme de la connaissance, est le processus de cognition (0.1.).

L’individu rationnel produit la connaissance par la conversion de la limite extérieure en contenu intérieur. Cependant, cet individu n’a pas accès à cette connaissance, car l’accès à l’intérieur appartient à l’autre, à l’individu-monde irrationnel.



1.6.2. INDIVIDU IRRATIONNEL
Le monde irrationnel de séparation, l’individu qu’est ce monde, est essentiellement l’ignorance - le milieu. Sa connaissance, composée d’individus rationnels en état de dispersion, est un champ en mouvement : l’énergie. 

L’individu-monde irrationnel ( un ensemble d’individus rationnels en état d’observation ) réagit avec ce qui lui est extérieur comme s’il était UN : il exprime vers l’extérieur le Concept d’Egalité.
Autrement dit, l’intérieur de l’individu est un monde irrationnel en état d’énergie, alors que sa communication avec l’extérieur exprime l’union des éléments qui le composent.



1.6.3. QUI EST-IL ? ( fig. 5 )
Tant qu’il observe autour de lui, il est un individu rationnel. Mais, à 
l’instant même où il se demande « Qui suis-je ? », il devient un individu irrationnel.
L’observation de l’individu rationnel vers l’extérieur, sa pensée, sont l’expression de l’observation intérieure entre les éléments de sa connaissance. Cette pensée, nous l’appelons - pensée rationnelle.

Cet individu est, effectivement, en état d’union intérieure de sa connaissance, et la pensée résultant de cet état exprime à l’extérieur le Concept d’Egalité ; l’individu pense comme s’il était un. La pensée rationnelle a un caractère extroverti et elle réalise l’observation « à longue distance ».

En revanche, lorsque l’individu observe un objet intérieur, un élément de sa propre connaissance, il entre en état irrationnel ou encore, il devient un individu irrationnel. Quand il observe son intérieur, il se sépare de l’extérieur, car sa pensée observe un objet qui « n’est pas » ( à l’extérieur ). Sa pensée est irrationnelle, elle est l’observation entre les éléments qui résident dans le même monde irrationnel. Elle n’est pas l’expression de l’union des éléments, comme l’autre pensée, la rationnelle : elle est la séparation.

La pensée irrationnelle est l’évocation d’un champ d’observation « à courte distance » à l’intérieur de la connaissance. Cette pensée résulte de l’observation réalisée par un observateur du type Cara-énergie ou milieu-objectivité, elle a un caractère introverti.



1.6.4. DEUX PENSEES
La pensée rationnelle crée l’intérieur, récolte et accumule l’extérieur objectif, le rendant ainsi subjectif.
D’un autre côté, la pensée irrationnelle permet l’évaluation des résultats de l’observation de la pensée rationnelle dans un environnement réversible ; dans un sens, elle synthétise l’image de l’extérieur. Elle transforme la connaissance subjective en connaissance objective. La superposition de l’image synthétisée à l’objet extérieur est la reconnaissance conceptuelle de cet objet, est la projection du Concept de Réalité sur le réel.



Les deux pensées, rationnelle et irrationnelle, forment une chaîne complète d’observation à longue et courte distance.



La limite, séparant et unissant ces pensées, est la conscience de l’observateur.